[FINI] [Titre censuré pour le bien commun] "ELLE REVIENT P* ! C'TE T**"/"PTDR, T QUI ?" , Ety 2019

Dernière édition par Ambre le Lun 18 Mar 2019 - 22:14, édité 3 fois

"[Censure by Aster, autopromo!) Elle revient p***in ! C'te t***in ! / PTDR T QUI ?" Ety 2019

❝ Coeur d'Opale, Coeur de Jais et Ambre ❞

J'aimais beaucoup me promener ici. Trainer autour des chutes lorsque le soleil illuminait le territoire. Voir l'eau refléter les magnifiques couleurs de l'arc-en-ciel. Entendre le bruit de l'eau, qui me rappelais autrefois que j'était chez moi ici, et que jamais rien ne pourrait m'empêcher de vivre. Pas même ma mère.

Mais ce que j'aimais le plus, c'était notre coin. Nuage d'Opale, Nuage de Jais et moi. Nos entraînements étaient durs, nous étions exténués, et nous venions nous reposer ici. Plus que tout au monde, j'aimais ces moments. Et depuis que je suis solitaire, je ne peux plus m'en empêcher : je passe beaucoup de temps ici, avec l'infime espoir d'y retrouver des amis d'enfance. Ils devaient avoir bien grandi. J'étais assez curieuse de savoir comment ils étaient, maintenant. Un souvenir effleura soudain mon esprit. Ils étaient là, tous les trois, racontant leur journée aux autres, riant aux éclats aux anecdotes des autres. C'était le bon temps.

Je soupirai, nostalgique. Tout était allé si vite après. La veille encore, nous parlions avec une joie non contenue de notre baptême de guerrier, qui approchait à grand pas, et après… Le rêve qui avait changé ma vie.

L'accident.

Et depuis, le clan devait la croire morte. Ou désertée. Tout dépendait de ce qu'Etoile Eternelle avait dit. Après tout, elle m'avait refusé tout contact avec son clan, lorsque je suis revenue. Probablement avait-elle prétendu que je n'étais qu'une simple solitaire, perdue sur des terres que je connaissais trop peu ? Et dire qu'elle et moi étions si proches, autrefois…

Un parfum familier chatouilla soudain mes narines. Au début, je crus rêver ; après tout, je pensais à eux et voilà que je sentais leur fumet. Une odeur que je reconnaitrais entre mille. Une odeur qui avait bercé mon enfance.
Nuage de Jais et Nuage d'Opale.

Timidement, avec une angoisse non dissimulée, je m'approchai de l'endroit d'où se dégageait les effluves de son passé.

Et elle les vit. Côte à côte, leur silhouette ancrée dans le paysage, blottis contre le pelage de l'autre. Comme avant. Mais sans elle.

Sa disparition avait dû être si difficile pour eux.

Elle les observa quelques temps, nostalgique. Elle n'osait pas approcher. Elle avait peur, à vrai dire. Peur qu'ils la rejettent, eux aussi. Peur qu'ils la haïssent. C'était devenu une phobie, elle en devenait presque malade. Être rejetée ; son pire cauchemar, et pourtant aussi la plus grande des réalités. Elle s'apprêtait à s'enfuir, à laisser tomber, mais son esprit lui criait qu'elle était lâche, et qu'une occasion pareille ne se représenterait plus. Alors elle prit une grande inspiration, tenta de calmer son cœur qui battait la chamade, et les interpella :

- Nuage de Jais ? Nuage d'Opale ? Vous m'avez tellement manqué…

(c) sweet.lips

"PTDR, T QUI ?

Feat Coeur de Jais et Ambre u.u

Cœur d’Opale s’était levé de mauvais poil. A vrai dire, c’était comme ça tous les matins depuis le fameux évènement. Le conflit entre lui, son ami et un solitaire dont il ne citera pas le nom. Il était troublé, énervé en permanence malgré son calme habituel et il s’isolait sans arrêt. Même de Cœur de Jais. Il avait juste besoin de…Temps. Depuis ce jour où il était revenu, gelé et couvert de sang, il avait agi différemment. Alors aujourd’hui, il avait pris la ferme décision de penser à autre chose. Il alla parler à Cœur de Jais et lui proposa d’aller chasser avec lui aux chutes. C’était un endroit qu’il adorait, depuis tout petit. Et il n’était pas le seul d’ailleurs. L’autre ne pouvait pas refuser.

Ils marchèrent jusqu’à cet endroit mystique, ou apprentis ils passaient leurs après-midis à des jeux d’enfants. L’été était la meilleure saison pour se pavaner sous les torrents, quand la sécheresse ne frappait pas encore. La forêt était calme ce jour-là, une légère bise soufflait sur les territoires, amenant un parfum de renouveau. La neige subsistait, des gros paquets tombant en panache dans la forêt déserte. Le silence avait remplacé l’habituel gargouillement de la rivière. Tout était d’une beauté sublime, même si Cœur d’Opale avait la tête ailleurs. Ils arrivèrent aux chutes, glacées en stalactites et stalagmites monumentales.

Opale s’approcha avec prudence sur la glace, se délectant de la majesté de l’endroit. Il restait proche de Jais, quelque part, cet endroit était symbolique à leurs yeux d’adultes. Tant de souvenirs ici… Il se revoyait, chaton, encore téméraire. Il avait bien changé. Son pelage aussi avait changé, des taches étaient apparues alors que petit il était blanc comme un flocon. Il avait également grandement perdu sa vue, et son sens de l’humour. Cela le fit sourire. Ho oui. Tous les trois ils se défoulaient. Lui, Nuage de Jais et…

- Nuage de Jais ? Nuage d'Opale ? Vous m'avez tellement manqué…

Hein ? Le jeune guerrier se tourna vivement vers la voix familière, alors qu’un parfum d’enfance s’élevait à ses sens. Il dévisagea un visage du passé comme s’il voyait un esprit. Il ouvrit des yeux ronds comme des lunes, un nom restant bloqué en travers de sa gorge. Comment était-ce… était-ce seulement possible ? Elle était là, devant lui. Voir cette figure si familière le plongea dans un épisode marquant de sa vie, qui l’avait bouleversé. Le jour ou Nuage de luciole était morte. Il l’avait vu. Elle avait été renversée. Son cadavre avait été emmené par un bipède. Alors comment pouvait-elle être en face de lui ?

Il cilla, incrédule, inclinant le visage sur le côté en la dévisageant avec parcimonie. Il essaya de consulter Cœur de Jais du regard mais… Si c’était vraiment elle alors il n’y avait pas à hésiter. Après quelques instants d’hésitation, il avança prudemment vers elle et la renifla, frottant sa tête contre son épaule, n’osant pas éclater de joie. Il avait trop peur de détruire son bonheur. Ou peut-être était-il en train de rêver.

-Nuage de luciole ?! Je rêve ! Tu… Tu étais morte… Je t’ai vu mourir ! Ou étais-tu si tu n'étais pas.... Mais c'est pas vrai !

Ses mots se perdaient dans sa bouche, son cœur battait vite. Tellement de questions. Il avait perdu quelqu’un de cher quelques jours plus tôt, mais le destin n’était pas si mauvais. Voilà qu’il retrouvait la partie manquante d’un puzzle de l’enfance. Un éclair d’inquiétude passa dans ses yeux alors qu’il jetait un coup d’œil à Jais. Il secoua doucement la tête, disant de sa voix si calme et si grave

-Tu as été emmenée par un bipède… Tu as été renversé par un monstre. J’ai dit que tu étais morte à tout le monde... Mais tu ne l'es pas... Comment est ce possible ?

Cœur de Jais fixait le camp. Il allait un peu mieux depuis sa sortie avec Cœur d'Opale, ses pensées pessimistes étaient toujours là mais il trouvait que ça ne servait à rien de se morfondre. Alors il essayait comme il pouvait de surmonter sa blessure. Même si au fond de lui il savait que rien ne serait comme avant. Le matou noir se sentait seul, il avait passé du temps avec Pétale de Camélia son amie qu'il appréciait beaucoup aussi mais un manque pesait en lui. Après cette fameuse sortie, Cœur de Jais était rentré au camp assez lentement, pensant peut-être retrouver Cœur d'Opale sur le chemin, espérant qu'il avait renoncé à voir Foudre. Mais rien. Il l'avait retrouvé quand celui-ci rentrait au camp, couvert de neige. Et de sang. Il n'avait pas osé s'approcher de lui, une peur étrange l'animant. Est-ce qu'il l'avait...? Non. Il avait honte de penser à de telles choses, surtout sur son ami mais tout portait à croire que quelque chose d'important s'était produit. Et il n'avait même pas su être présent. Jamais il n'aurait du lui en parler, Cœur d'Opale devait avoir un lien avec Foudre d'une manière ou d'une autre et il avait l'impression d'avoir détruit quelque chose. C'est aussi pour cela que Cœur de Jais l'évitait. Il se sentait coupable de l'avoir embarqué dans toute cette histoire sans queue ni tête mais n'avait pas la force de venir aborder le sujet. Ça avait l'air d'être aussi le cas de l'autre... Leur amitié était-elle seulement dans une mauvaise passe ?

Le jeune chat ne devait pas être discret à jeter des coups d’œils sans arrêts vers le matou argenté. Il essayait de trouver une phrase à dire, un prétexte pour l'approcher mais visiblement son camarade fut plus rapide que lui. À sa grande surprise il était venu et lui proposa même d'aller chasser aux chutes. Cette demande n'était pas anodine, surtout pas s'il s'agissait de cet endroit là. Ils devaient y aller. Ça leur ferait du bien.

L'un comme l'autre, ils ne se dirent pas un mot. Une certaine tension sans doute, est-ce qu'il fallait en parler, aborder un autre sujet, ne rien dire... Finalement il choisi de ne rien dire. En bon trouillard qu'il était ? Peut être bien. Cœur de Jais était toujours quelqu'un d'apeuré, malgré ses longues lunes d'entraînement. Il se souvenait de cette époque où il avait enfin le droit de jouer avec les autres apprentis, une fois que Ciel d'Orage l'avait laissé tranquille. Nuage d'Opale et Nuage de Luciole l'avait accueillit chaleureusement comme ami. Il avait même eu le béguin pour cette dernière. En pensant à la jeune femelle disparut, son cœur se serra un peu plus. Tous ces souvenirs parsemés de couleurs chaudes le fit presque oublier la fraîcheur ambiante, faisant à peine attention au paysage qui pourtant était tout aussi beau. Ils étaient arrivés aux chutes. Cœur de Jais s'était dit qu'il n'avait pas le droit de briser le silence, il ne voulait penser à rien d'autre qu'à ses douces pensées en ce lieu. Il entendit une voix, si familière qu'il avait cru un instant avoir rêvé. Mais Cœur d'Opale aussi s'était retourné, preuve qu'ils n'étaient pas seuls.

- "Nuage de Jais ? Nuage d'Opale ? Vous m'avez tellement manqué…"

Coeur de Jais cligna des yeux une fois, puis deux. L'image ne s’effaçait pas. Elle était là devant elle, comme si son appel avait été entendu. Les mots n'étaient pas assez puissants pour décrire ce qu'il ressentait. De la surprise, de la joie, de la tristesse, de la nostalgie ? Bien plus que tout ça. Il ne voulait pas y croire, s'attendant à une déception aussi grande que son bonheur. Elle était morte, c'était quelqu'un d'autre.

Cœur d'Opale et lui s'était regardé, il pensait pareil que lui, à croire qu'ils devenaient fous tous les deux. Son ami s'avança finalement vers l'inconnue pas si inconnue et toucha son épaule de la tête. Ce n'était pas un esprit du Clan des Étoiles, cette femelle était bien devant eux.

- "Nuage de luciole ?! Je rêve ! Tu… Tu étais morte… Je t’ai vu mourir ! Ou étais-tu si tu n'étais pas.... Mais c'est pas vrai ! "

Il n'aurait pas dit mieux. Même si lui ne l'avait pas vu mourir. Il l'avait seulement apprit, s'en était voulu de ne pas être à sa place ou au moins être à ses côtés avant qu'elle ne parte. Ni Cœur d'Opale ni lui n'était allé voir le guérisseur à ce moment pour lui demander s'il avait aperçut la jeune féline parmi leurs ancêtres. Ils ne voulaient pas se dire qu'elle était partie. Le matou noir ne comprenait pas. Elle était censée être morte sur le chemin du tonnerre, personne ne peut survivre à un pareil choc !

"Tu as été emmenée par un bipède… Tu as été renversé par un monstre. J’ai dit que tu étais morte à tout le monde... Mais tu ne l'es pas... Comment est ce possible ?"

Les bipèdes l'ont prise ? Cœur de Jais était au bord des larmes. Il n'avait pas envie qu'on le voit comme ça, pas maintenant. Pour le retour de Nuage de Luciole qui visiblement avait vécu bien trop de choses abominables.

- "Je dois être en train de rêver..."

Il s'avança à son tour pour sentir son odeur si lointaine, ce pelage qui lui avait tant manqué. Il avait hâte de l'entendre à nouveau, cette voix qui n'apparaissait que dans ses souvenirs jusqu'à maintenant.

"Bon retour, tu nous a tellement manqué tu sais... Mais maintenant tu vas revenir au clan pas vrai ?"

C'était le cas n'est-ce pas... ?

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Dernière édition par Ambre le Dim 10 Mar 2019 - 0:04, édité 2 fois

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❝ Coeur d'Opale, Coeur de Jais et Ambre ❞

Confusion. C'était le mot le plus à même de définir la situation dans laquelle nous nous trouvions. Bien sûr, je m'étais doutée que nos retrouvailles se feraient un jour, et qu'elles risqueraient d'être… compliquées. Après tout, l'on m'avait à maintes reprises bien fait comprendre que pour le Clan de la Rivière, j'étais morte… Pourtant, au plus profond de moi, je ne pouvais m'empêcher de penser que tout serait comme avant, que Nuage d'Opale et Nuage de Jais devaient sentir eux aussi que ce jour viendrait. J'étais persuadée qu'ils avaient ce sentiment, au fond, qu'ils savaient qu'elle était vivante… Mais la réalité était bien plus cruelle, et, plus que jamais, je me devais de l'affronter. J'avais disparu pendant plusieurs lunes, sans laisser la moindre nouvelle. Pire ! J'avais laissé mes camarades, ma familles, mais surtout mes amis faire mon deuil ! Et la douleur de la perte était l'une des pires à endosser. Jamais mon retour ne serait simple.

Le premier à réagir était Nuage d'Opale. Il avait légèrement changé, mais j'aurais reconnu entre mille sa silhouette caractéristique, son pelage luisant et son regard pétillant… Qui d'ailleurs m'avait l'air plus vide que d'habitude. Avait-il des problèmes d'yeux ? Je n'aurais su le dire… Mais quelque chose semblait tout de même avoir changé, dans ses prunelles. Le matou s'approcha de moi, me renifla d'abord avec hésitation et timidité, probablement avait-il peur que tout ne soit qu'illusion et que mon existence n'était que mirage ; puis il se frotta contre moi avec chaleur. Je sentais dans son attitude un certain refus, celui de montrer sa joie, et je ne pouvais que le comprendre. Après tout, la tristesse n'en serait que plus grande si soudain je venais à m'évanouir dans le néant, comme un rappel douloureux que oui. Nuage de Luciole n'est plus.

Mais j'étais réellement là, présente, juste devant leurs yeux. Et c'était tout ce qui comptait, juste maintenant. D'ailleurs, Nuage d'Opale - qui avait probablement gagné son nom de guerrier à présent - avait commencé à le réaliser. Il commença à parler, avec une once d'angoisse, mais aussi de soulagement. Soulagement de me voir en vie, mais angoisse par rapport à ma réaction. Je soupirai ; il me connaissait pourtant assez bien. Il devrait savoir que, quoi qu'il arrive, je ne pourrais jamais lui en vouloir. C'est pourquoi, lorsqu'il m'annonça qu'il était celui qui avait annoncé au clan ma mort, je ne tiquai pas. Je ne pouvais pas lui reprocher quoi que ce soit ; après tout, j'étais celle qui avait couru imprudemment sur le Chemin du Tonnerre. Et j'étais celle qui, aux portes de la mort, m'étais faite emporter par un Bipède. N'importe qui de sensé ayant été témoin de la scène aurait pensé la même chose. N'importe qui se serait dit que j'étais morte.

Je le réconfortai donc avec douceur, lui rendit son salut tactile, me frottai contre son pelage comme pour lui dire "tout va bien". Il n'avait pas à s'en faire.

J'avais remarqué que Nuage de Jais avait eu un léger tressaillement à l'énonciation du Bipède ; aussi assumai-je qu'il n'était pas au courant, et qu'à ses yeux, j'étais simplement morte sur le Chemin du Tonnerre, ma dépouille abandonnée sur la route puante, en proie à de nombreuses attaques de Monstres. Encore et encore. Mais je voyais à ses yeux larmoyants que ce n'était pas tout. Sa réaction n'était-elle due qu'au stress de revoir un fantôme depuis si longtemps oublié ? Ou était-ce, au contraire, par compassion pour ce que j'ai vécu ?

Je ne mérite pourtant aucune compassion. Ce Bipède était, certes, partiellement responsable de mes hideuses cicatrices parcourant mon flanc ; mais il était également celui qui avait réussi à accomplir le miracle de me maintenir en vie. Et il avait été là, pour moi, tout au long de ma douloureuse convalescence. Il m'avait nourrie, aimée, et soignée. Et cette action m'avait fait prendre conscience d'une vérité qu'aucun Clan n'avait jamais soupçonnée : les Bipèdes peuvent être bons.

Je répondis à la question de Nuage d'Opale - à savoir "Comment est-ce possible ?" - en souriant :

- Disons que j'ai eu beaucoup de chances, et que quelqu'un a réussi à me soigner.

Puis je me tournais vers Nuage de Jais. Il s'était approché à son tour, et humait mon odeur pour s'assurer de ma présence, bien réelle. Lui aussi miaula quelques mots - des mots dévastateurs, qui réduisirent mon cœur en un millier de fragments.

- Bon retour, tu nous a tellement manqué tu sais… Mais maintenant tu vas revenir au clan pas vrai ?

J'aurais tout donné pour pouvoir lui répondre que oui, j'allais revenir, et que oui, tout allait redevenir comme avant. Mais ce serait le plus affreux des mensonges. Ils m'avaient manqué, au plus haut point, et durant ces longues lunes passées à attendre, la plupart de mes pensées convergeaient vers nos vieilles conversations, dans la pouponnière ou aux chutes. Et plus que tout au monde, je voulais retrouver ce bon vieux temps… Mais c'était impossible.

J'agitai ma queue nerveusement, et mes oreilles se mirent en arrière d'elles mêmes, tandis que je dus rétorquer avec une angoisse non dissimulée :

- Etoile Eternelle refuse ma présence sur les terres du Clan de la Rivière. Je ne peux pas revenir.

(c) sweet.lips

HRP:

"PTDR, T QUI ?

Feat Coeur de Jais et Ambre u.u

Cœur d’Opale sentit Nuage de Luciole se serrer contre lui. Il entendait son cœur et son souffle chaud contre son pelage. Toutes les petites mécaniques qui animaient un être vivant. Car oui, elle était en vie. Elle avait grandi, changée, son corps s’était développé et avec lui les cicatrices que lui avait laissé cet incident. Il ferma les yeux, obstinément, douloureusement, l’image repassant en boucle dans sa tête.

Ce matin-là, il l’avait vu quitter la tanière des apprentis très tôt. Intrigué par cette escapade nocturne, il l’avait pisté, traversant le territoire entier. Au moment de franchir la frontière il avait hésité et il s’en voulait terriblement. Ces quelques minutes de retard ont été fatales à ses yeux. Quand il était arrivé il avait seulement vu un immense monstre métallique et un bipède en sortir. Il avait eu trop peur pour le courser ou l’attaquer directement. Et le temps qu’il s’approche il avait déjà emmené le petit corps recroquevillé et inerte de Nuage de Luciole. Il y avait du sang sur ce chemin. Rouge et poisseux. La chaleur avait fait fondre la substance de la route, noire et gluante, l’odeur avait été suffocante.

Opale s’était enfui, et n’était jamais retourné dans cet endroit sordide et dangereux. Il effleura du bout du museau les cicatrices qui parcouraient son corps. Elle avait du tellement souffrir… Jais s’approcha à son tour, dans cette étreinte réconfortante. Trois amis perdus et retrouvés. Dans ce même endroit où ils jouaient enfants. C’était ironique, ils avaient tant changé. Ils avaient grandi, ils n’étaient plus des petits chatons ignorants. Ils avaient vécu des choses, chacun à leur façon.

- Disons que j'ai eu beaucoup de chances, et que quelqu'un a réussi à me soigner.

Ce bipède ? Il recula un peu, la dévisageant avec des yeux incertains. Ne lui avait-il pas fait du mal ? pour qu’elle soit partie si longtemps… Il y avait bien une raison n’est-ce pas ? était-ce pour se remettre de ses blessures ou alors y avait-il une autre raison ? Son regard trouble se perdit dans le vague. Ce jour-là, il aurait tant aimé savoir la raison de son départ… Mais maintenant qu’elle était en face de lui, aucun mot ne franchissait ses lèvres. Des centaines de questions tourbillonnaient toujours dans l’esprit du jeune chat qui sentait aussi les larmes lui monter aux yeux. Son cœur n’avait cessé d’accélérer et il voyait flou. Pourtant, Cœur de Jais posa la plus redoutée, celle qui frappe.

- Bon retour, tu nous a tellement manqué tu sais… Mais maintenant tu vas revenir au clan pas vrai ?

Il se tourna vers lui, le dévisageant. Ses doutes semblaient partagés… Pourquoi n’était-elle pas revenue plus tôt ? Pourquoi n’était-elle pas tout simplement revenu au camp ? Que des questions et encore des questions… Il se tourna vers la jeune femelle, la dévisageant à son tour, attendant sa réponse avec impatience. Il était nerveux, et le silence soudain de Nuage de luciole n’arrangeait rien. Elle semblait méditer la question, ou plutôt la redouter, sans vraiment le cacher. Il sentit son cœur se serrer. N’allaient-ils pas pouvoir rentrer au camp en riant ? Racontant ces dernières lunes comme si le temps s’était arrêté… Luciole serait acceptée, il n’y avait de raison… Si. Il y en avait pleins. Tout d’abord, elle avait fui. Elle avait été ramenée par un bipède. Elle n’était peut-être plus un chat de clan… Pour certains.

- Etoile Eternelle refuse ma présence sur les terres du Clan de la Rivière. Je ne peux pas revenir.

Ses craintes se confirmèrent rapidement. Il contracta la mâchoire, ses oreilles et sa queue s’agitant furieusement. Un petit grondement sortit de sa gorge. Etoile éternelle… Elle avait été nommée à la tête de la rivière depuis même pas une lune et elle se pavanait déjà comme une reine, comme si seul son territoire comptait. Il la supportait, même si elle ne tolérait pas les mâles et il l’acceptait parfaitement à la tête du clan… Mais ça. Ça non.

Elle ne devait pas être la seule à décider du retour de Nuage de Luciole. Elle était née au camp. Elle avait grandi avec eux. Sa place avait seulement été vacante mais elle n’était pas perdue ! Ils étaient un clan, pas une ruche dirigée par une seule abeille. Un éclat froid brillait dans ses yeux. Il avait l’impression que depuis son altercation avec un… certain solitaire, sa rage et sa frustration se manifestait sans arrêt, lui si doux, si calme… Si en plus sa cheffe décidait de lui enlever cette retrouvaille heureuse… Il ne le supporterait pas. Elle n’était pas MORTE ! Elle était en VIE ! Et c’était déjà un très grand argument.

-Comment… ! On va aller lui parler… Je vais y aller ! Je vais la convaincre ! On ne peut pas laisser ça comme ça ! tu dois revenir ! N’est-ce pas ?

Dans ses yeux percèrent un doute, Nuage de Luciole voulait-elle vraiment revenir ? Ou alors était-elle devenue solitaire ? Il hésita quelques instants, avant de demander d’une voix un peu tremblante d’émotion. Ils étaient adultes à présent, alors...

-comment t’appelles-tu à présent ? Tu n’es plus Nuage de Luciole, pas vrai ?

La question du jeune matou noir n'était pas non plus anodine. Il espérait, avec toute la naïveté du monde, qu'elle reviendrait sans aucun problème. Mais voilà, la réalité était bien assez cruelle et même s'il voulait oublier ce détail, Cœur de Jais en savait quelque chose maintenant. Ça ne pourrait jamais être aussi simple. Le guerrier gris et lui s'étaient regardés. Lui aussi voulait certainement savoir.

- "Disons que j'ai eu beaucoup de chances, et que quelqu'un a réussi à me soigner."

Son ami de toujours n'avait pas l'air d'y croire. Peut être existait-il des bipèdes guérisseurs comme eux ? Il n'avait vraiment pas la patience d'y réfléchir, il voulait une réponse. Ça ne pouvait plus attendre.

"Etoile Eternelle refuse ma présence sur les terres du Clan de la Rivière. Je ne peux pas revenir."

Il retint son souffle, probablement pour ne pas lâcher un gémissement de désespoir -ou une insulte gratuite envers leur cheffe, allez savoir- personne n'avait le droit de priver quelqu'un de rentrer chez lui. Surtout pas Nuage de Luciole. Son cœur battait la chamade depuis tout à l'heure, il avait espoir depuis tout ce temps que la personne pour qui il exprimait des sentiments prononcés étant apprenti reviendrait. Ce jour était arrivé et comme avant, il se sentait si bien avec elle... Mais une stupide chatte à l'abus de pouvoir allait le priver de son bonheur. Étoile Éternelle était déjà assez mal vu par certain mais là il ne se priverait sûrement pas de penser comme les autres haineux, quitte à ce qu'il soit en contradiction avec ses principes de ne jamais juger quelqu'un sans bien le connaître. C'était une vraie vipère.

- "Comment… ! On va aller lui parler… Je vais y aller ! Je vais la convaincre ! On ne peut pas laisser ça comme ça ! tu dois revenir ! N’est-ce pas ?"

Cœur d'Opale était tout aussi frustré que lui. Le matou noir le jaugeait du regard, quitte à partir tout de suite avec lui pour aller dire deux mots à leur merveilleuse cheffe. Il s'emportait presque.

- "Je ne peux pas laisser passer ça moi non plus, à deux ce sera peut être plus simple. Tu vas pouvoir revenir, tu vas voir ! Et enfin devenir une guerrière du Clan de la Rivière avec nous, comme nous nous l'étions promis tous les trois..."

Oui, on s'était promis de devenir les meilleurs. L'un de nous aurait été le meilleur combattant, un autre le meilleur chasseur et le troisième aurait été chef. C'était leurs beaux rêves de jeune chaton. Tout n'était pas si inaccessible. Cœur de Jais était le genre de chat à espérer pour un rien. Un grand chaton, mais plus si innocent que ça.

- "Comment t’appelles-tu à présent ? Tu n’es plus Nuage de Luciole, pas vrai ?"

S'était-elle donné un nom de guerrière elle même ? Après tout elle en avait sans doute les compétences. Et si... elle ne s'était pas donné un nom de clan ? Cela changerait tout. Son choix aurait alors été d'être définitivement séparée de son clan natif. Rien n'est définitif, elle pourrait toujours changer pas vrai ? Ils avaient des noms de guerriers eux aussi, ce n'était pas juste si elle n'en avait pas un...

- "Cœur d'Opale et Cœur de Jais, tu aurais pu être Cœur de Luciole, ça aurait été..."

Il soupira, mi-amusé mi-honteux. Pour qui se prenait-il à choisir pour elle ? Pour tout le monde ? Ses rêves refusaient de partir...

- "Désolé je m'emporte... Mais tu comprends c'est si soudain ! Tu le sais qu'on respectera toujours tes choix quoi qu'il arrive."

Dernière édition par Ambre le Dim 10 Mar 2019 - 0:04, édité 4 fois

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❝ Coeur d'Opale, Coeur de Jais et Ambre ❞

Mon verdict était tombé, et l'ambiance se durcit soudain. Les traits des deux matous étaient durs, et ils semblaient très remontés contre leur meneuse ; et j'avouerai que je l'étais moi-même. Qu'Etoile Eternelle ait refusé son retour, alors pourtant que nous étions autrefois comme mère et fille… Et que je n'avais en soi rien fait de mal. Mais la cheffe était catégorique : elle ne voulait plus de moi ici. Sans doute s'était-elle sentie trahie, et avait-elle souffert de ma mort. Me voir revenir ainsi… C'est comme si je lui avais moi-même dissimulé ma survie. Comme si j'avais menti à celle que je considérais comme ma mère. Son sentiment était légitime.

- Comment… On va aller lui parler… Je vais y aller ! Je vais la convaincre ! On ne peux pas laisser ça comme ça ! Tu dois revenir ! N'est-ce pas ?, s'enquit en premier Nuage d'Opale.

En effet, j'aurais aimé pouvoir revenir. Mais tout n'était pas si simple. Il me faudrait, d'abord, le pardon de la meneuse du Clan ; or c'était peine perdue. De plus… Pour être tout à fait honnête, j'avais peur de revenir. Coupant le fil de mes pensées, Nuage d'Opale ajouta :

- Je ne peux pas laisser passer ça moi non plus, à deux ce sera peut-être plus simple. Tu vas pouvoir revenir, tu vas voir ! Et enfin devenir une guerrière du Clan de la Rivière avec nous, comme nous nous l'étions promis tous les trois…

Les efforts que fournissaient mes amis d'enfance me mettaient les larmes aux yeux. J'avais eu si peur qu'ils me rejettent, et voilà qu'ils étaient de nouveau prêts à m'aider, alors qu'ils venaient à peine d'apprendre ma survie. Une larme de gratitude coula d'ailleurs le long de mon visage, et je tentai tant bien que mal de la dissimuler. Je ne pouvais m'empêcher d'être ô combien touchée par leurs actions. Et dans mon cœur, je continuai à le sentir : notre lien d'autrefois était toujours présent. Et aujourd'hui, plus que jamais, il se voyait. Et dire que j'avais osé en douter…

- Comment t'appelles-tu à présent ? Tu n'es plus Nuage de Luciole, pas vrai ?, demanda alors Nuage d'Opale avec douceur.

Nuage de Jais compléta d'ailleurs rapidement ses mots :

- Cœur d'Opale et Cœur de Jais, tu aurais pu être Cœur de Luciole, ça aurait été…

Il marqua une légère pause, avec ce qui semblait être de la gêne, et continua :

- Désolé je m'emporte… Mais tu comprends c'est si soudain ! Tu le sais qu'on respectera toujours tes choix quoi qu'il arrive.

Cœur de Jais. Cœur d'Opale. C'étaient des noms charmants, et étonnement assortis. Peut-être, en effet, aurais-je pu être Cœur de Luciole, dans d'autres circonstances. J'imagine encore ce baptême, dont j'avais toujours rêvé, celui qui montrerait mes compétences à mon clan. Celui qui me permettrait de juger, pour de bon, une fidélité éternelle au Clan de la Rivière et à celui des Etoiles. Mais je ne le méritais pas. J'avais "déserté".

- Je… Vous pouvez continuer à m'appeler Nuage de Luciole, si vous voulez. Cela ne me dérange pas. Mais il est vrai que je ne me nomme plus ainsi.

Je m'arrêtai pour reprendre mon souffle, en proie à l'angoisse. Les deux guerriers avaient l'air d'espérer que j'avais moi-même pris un nom de guerrière ; mais ce n'était pas le cas. Je n’en étais pas digne, après tout.

- Je m'appelle désormais Ambre. Je n'ai jamais osé me donner un nom de guerrière, bien que j'en aie rêvé ; après tout, je ne le méritais pas. Le Clan des Etoiles ne l'a pas permis, puisque mon accident a eu lieu avant mon baptême. Alors, à la place, j'ai choisi un nom de solitaire. Un nom digne de ma place actuelle dans ce monde - une place méprisée, haïe. Quant à ce qui est du Clan…

Je pris une grande inspiration, et terminai :

- Vous trouverez sans doute que je suis lâche… Mais j'ai peur. J'ai peur du rejet. J'ai peur du regard des autres. Alors, si Etoile Eternelle même - une personne que pourtant j'appréciais beaucoup - me rejette… Je ne suis pas certaine de pouvoir supporter la pression… Je… Je ne sais pas quoi faire.

Et c'était l'une des raisons de l'angoisse qui me hantait depuis mon retour. Que faire ? Sur qui compter ? Mais surtout… Quelqu'un voudrait-il même de moi ?

(c) sweet.lips

"PTDR, T QUI ?

Feat Coeur de Jais et Ambre u.u

Cœur d’Opale écouta les paroles de Cœur de Jais en silence, donnant des approbations d’un signe de tête. Il était inconcevable que Nuage de Luciole ne puisse pas revenir au camp. Ils s’étaient tous habitués à la vie sans elle, ils avaient fait leur deuil… Mais maintenant, plus que jamais, il l’imaginait parfaitement au milieu de cette assemblée. Par toujours unie, c’est vrai, mais qui avait le devoir de s’entraider. Il contractait la mâchoire par a coup, semblant réfléchir.

Etoile éternelle et Nuage de luciole s’étaient toujours entendues… Elles étaient même plus que simplement amies. Il se revoyait, les observant de loin, éternelle parlant à luciole comme une mère parlant à sa fille. Il avait presque jalousé cette douce tendresse paternelle qu’il n’avait pas eu. Alors, pourquoi ? Pourquoi éternelle refuserait-elle le retour de Luciole ? Avait-elle cru voir un fantôme, avait-elle pensé à une mauvaise blague ? Ou alors, lui en voulait-elle ? Mais pour quelles raisons…

Eternelle pouvait ressentir de la rancune, que Nuage de Luciole ne soit pas revenue plus tôt, mais de là à la chasser du territoire… Il sourit faiblement en entendant Jais plaisanter sur leurs noms de guerriers… C’est vrai, le trio des trois cœurs aurait été plus qu’amusant… Son ami…Semblait si heureux de la revoir. Lui aussi l’était, bien sûr, mais il avait toujours su que Cœur de jais avait eu le béguin pour Nuage de Luciole. Il le dévisagea quelques instants, pensif, avant de secouer la tête. Pas le moment de penser à ça, il y avait des choses bien plus importantes à régler.

-Je m'appelle désormais Ambre. Je n'ai jamais osé me donner un nom de guerrière, bien que j'en aie rêvé ; après tout, je ne le méritais pas. Le Clan des Etoiles ne l'a pas permis, puisque mon accident a eu lieu avant mon baptême. Alors, à la place, j'ai choisi un nom de solitaire. Un nom digne de ma place actuelle dans ce monde - une place méprisée, haïe. Quant à ce qui est du Clan… Vous trouverez sans doute que je suis lâche… Mais j'ai peur. J'ai peur du rejet. J'ai peur du regard des autres. Alors, si Etoile Eternelle même - une personne que pourtant j'appréciais beaucoup - me rejette… Je ne suis pas certaine de pouvoir supporter la pression… Je… Je ne sais pas quoi faire.

Le jeune guerrier écouta le discours de Nuage de… D’ambre, sans bouger. Un peu tendu, grimaçant en la dévisageant avec attention. Elle était devenue si peu confiante, si frêle… Elle semblait se briser à tout moment, sous un flot d’émotion prêt à l’envahir. Il se rapprocha un peu d’elle, mais ne la toucha pas. Elle était blessée, et pas que physiquement. Elle doutait, de tous, elle ne savait plus vers qui se tourner, ni où aller, tout simplement parce qu’il n’y avait nulle part. Cœur d’Opale connaissait très bien ce sentiment de désarrois absolu.

Lorsque tout ce nous connaissions semblait s’être écroulé, nous laissant seul. Quelque part, le jeune félin arrivait à se retrouver dans ses mots. Le rejet. Il en avait toujours été effrayé. Les solitaires… Il avait appris, involontairement, qu’ils n’étaient pas heureux, que c’était une vie misérable… Il ne le croyait pas. Il avait même voulu en devenir un. Mais il avait toujours eu trop peur de franchir cette foutue frontière, il avait eu trop peur de ne jamais pouvoir retourner en arrière. Il ronronna doucement en lui donnant un coup de museau, dans une tentative, vaine, de la rassurer. Nuage de Luciole avait fuie. Il n’en connaissait pas les raisons. Mais maintenant, elle voulait revenir, elle avait déjà été assez punie par la vie pour qu’en plus elle se fasse rejeter par son clan. Il fallait que la souffrance s’arrête.

-Regarde moi bien, Ambre.

Il avait parlé d’une voix a la fois douce et ferme, empruntant volontairement son nom, celui qu’elle avait choisi.

-Tu n’es en AUCUN cas, méprisante. Aucune vie ne l’est. Tu n’as rien fait de mal, tu n’as pas pris une mauvaise voie. Seuls des choix t’ont amené à ce que tu es aujourd’hui. Tu es Ambre, solitaire, sauvée miraculeusement, ancienne chatte de clan. Et tu veux revenir. Alors tu VAS revenir. Nous ne sommes que des félins, meneurs, guerriers ou solitaires, il n’y a pas de bonne ou mauvaise place. Nous sommes avec toi, nous allons tout faire pour t’aider à t’en sortir. Tu es en vie, c’est déjà largement suffisant et c’est déjà un très bon argument…

Il agita les moustaches, avec un petit sourire en coin. Ce minuscule sourire, qui voyait rarement le jour. Il était convaincu de ce qu’il disait. Même si de récentes histoires l’avait fait douter sur lui-même, il n’avait pas peur d’aller affronter sa meneuse. C’était beau les paroles, mais il allait falloir agir. Et si elle refusait malgré leurs ébats, il ferait tout pour venir en aide à Nuage de Luciole. Et il était persuadé que Cœur de Jais pensait la même chose.

-Nous allons y aller tous les trois. Nous allons aller voir Etoile éternelle. Nous ferons notre possible, tu peux te reposer sur nous, même un court instant…

Qu'est-ce qu'il faisait. Ca ne lui ressemblait pas de montrer autant ses émotions, mais en même temps... C'était Nuage de Luciole ! Il avait oublié cette si belle sensation en sa compagnie. Il ne laisserait personne entraver sa vie. Pas même un chef de clan.

- "Je… Vous pouvez continuer à m'appeler Nuage de Luciole, si vous voulez. Cela ne me dérange pas. Mais il est vrai que je ne me nomme plus ainsi."

Tu as grandi, comme nous. Tout le monde abandonne un jour son nom de nuage. Il reste des éternelles apprentis au Clan des Étoiles mais ils n'ont pas eu la même chance que nous. Sous le coup de la nostalgie, il aurait voulu continuer à l'appeler ainsi, une nuage. Mais ce serait manquer de respect à la belle guerrière qu'elle pouvait être.

"Je m'appelle désormais Ambre. Je n'ai jamais osé me donner un nom de guerrière, bien que j'en aie rêvé ; après tout, je ne le méritais pas. Le Clan des Etoiles ne l'a pas permis, puisque mon accident a eu lieu avant mon baptême. Alors, à la place, j'ai choisi un nom de solitaire. Un nom digne de ma place actuelle dans ce monde - une place méprisée, haïe. Quant à ce qui est du Clan… Vous trouverez sans doute que je suis lâche… Mais j'ai peur. J'ai peur du rejet. J'ai peur du regard des autres. Alors, si Etoile Eternelle même - une personne que pourtant j'appréciais beaucoup - me rejette… Je ne suis pas certaine de pouvoir supporter la pression… Je… Je ne sais pas quoi faire."

Elle en avait bien trop bavé. Pourquoi est-ce que c'est elle qui avait subit tout ça ? Il y en avait qui méritait bien plus de se faire rejeter, des félins bien plus affreux. Cœur de Jais n'était pas d'accord avec ses dires, sa place n'était ni méprisée ni haïe. C'est simplement que les gens avaient peur de l'inconnu. Sauf qu'Ambre n'était absolument pas une inconnue. Beaucoup de gens l'aimait. Il aurait voulu la réconforter, la serrer contre son pelage et l'entraîner au camp. Virer Étoile Éternelle, élire un autre chef. Étoile d'Opale, ça sonnait bien. Bon, pas sûrs que son ami avait pour ambition de devenir chef mais lui non plus n'avait pas envie. Ou Étoile de Camélia. Il lui demandera, ce serait chouette.

Mais toutes ces ambitions, ces envies, il ne les assumeraient jamais. C'était un trouillard qui suivait le troupeau. Au fond de lui pourtant, il se promettait de toujours venir en aide à ses proches et Ambre en faisait bien sûrs partie. Un vrai dilemme se posait dans sa tête. Arriverait-il vraiment à s'opposer au refus d'Étoile Éternelle ? Avait-il assez de courage pour risquer de perdre sa place au Clan de la Rivière ?
De toute manière si Ambre et Cœur d'Opale n'y sont plus, je ne vois pas pourquoi je resterai.

- "Regarde moi bien, Ambre."

Cœur de Jais s'était réveillé de ses songes, remuant les oreilles et écouta attentivement ce que disait son camarade.

"Tu n’es en AUCUN cas, méprisante. Aucune vie ne l’est. Tu n’as rien fait de mal, tu n’as pas pris une mauvaise voie. Seuls des choix t’ont amené à ce que tu es aujourd'hui. Tu es Ambre, solitaire, sauvée miraculeusement, ancienne chatte de clan. Et tu veux revenir. Alors tu VAS revenir. Nous ne sommes que des félins, meneurs, guerriers ou solitaires, il n’y a pas de bonne ou mauvaise place. Nous sommes avec toi, nous allons tout faire pour t’aider à t’en sortir. Tu es en vie, c’est déjà largement suffisant et c’est déjà un très bon argument…"

Il était heureux, heureux d'apercevoir ce sourire discret sur le visage d'Opale. Le guerrier noir avait eu peur de ne jamais le revoir comme ça, depuis toutes ces histoires avec Foudre, les agissements qu'il avait dû faire parce que Cœur de Jais en avait trop dit. Tous ces ennuis, il s'en était voulu. Mais grâce à Ambre, une nouvelle lumière avait naquit dans le cœur des deux matous.

"Nous allons y aller tous les trois. Nous allons aller voir Etoile Éternelle. Nous ferons notre possible, tu peux te reposer sur nous, même un court instant…"

Il allait acquiescer lorsqu'il se souvint d'un détail qui allait peut être compromettre leur plan. Ou du moins le reporter.

-"Étoile Éternelle n'est pas au camp pour le moment."

Ce n'était pas du tout son genre de vouloir casser l'ambiance mais malheureusement, ramener Ambre au camp sans but précis risquait de compliquer son cas.

"Je l'ai vu qui partait avec une patrouille, on ne peut pas faire grand chose pour le moment si elle n'est pas là... Désolé."

Il soupira. Voilà qui ne tombait pas très bien. Pour une fois qu'on demandait à ce que leur cheffe soit là, voilà qu'elle décidait subitement de se dégourdir les pattes. Il ne pouvait pas laisser Ambre maintenant ! C'était trop tôt...

"On peut toujours faire passer le temps, d'ici un moment elle sera sans doute revenue. Ça vous dirait qu'on aille faire un tour ? Comme au bon vieux temps ! Aller chasser, explorer les environs..."

Il tourna la tête vers Ambre.

"Je suis sûrs que je suis un bien meilleur chasseur que toi maintenant !" dit-il d'un air malicieux.

La situation tournait en défis. Il était prêt à montrer ses progrès et aussi à affronter Cœur d'Opale dans cette fausse compétition. Cette fois ci, il sera le meilleur !

Dernière édition par Ambre le Lun 18 Mar 2019 - 19:14, édité 1 fois

”[censure by Aster, autopromo!] elle revient p***in ! C’te t***in ! / ptdr t qui ?” Ety 2019Ety, Eby et Ambry !

Honteuse de ma tirade, je fis un pas en arrière, tremblante. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Pourquoi est-ce que je disais ça, tout à coup ? Toujours à me plaindre de mon petit malheur, alors qu’il y a des personnes bien plus infortunées que moi… J’étais vraiment une personne affreuse. Méprisante. Pourquoi est-ce que j’essayais encore de m’approcher des autres ? Je le sentais bien, au fond. Ils se moquaient probablement de moi derrière mon dos. Après tout, ça a toujours été comme ça. Pourquoi est-ce que ça changerait ? Malgré tous mes efforts, je restais au fond la même. La même vielle Ambry que l’année dernière – ou devrais-je dire Nuage de Luciole ?

Je sentis une boule d’angoisse se former dans mon ventre, et les larmes me monter aux yeux. Voilà mes vrais sentiments, mes vraies pensées. Ceux que j’essayais de cacher à tous… Mais qui resurgissaient toujours au moment inopportun. Enfin… En toute honnêteté, je ne suis pas certaine qu’il y ait eu un moment bon pour mes pensées.

Mais Cœur d’Opale interrompit mes pensées en s’approchant lentement, sans pour autant me toucher, et en miaulant doucement mais fermement :

- Regarde-moi bien, Ambre.

Je me tournai vers lui, gênée. Vraiment, pourquoi, pourquoi est-ce que j’avais donc dit ça ? Il allait me mépriser, maintenant, lui aussi. Eux aussi. Se dire que je n’étais qu’une lâche et fragile créature, et qu’ils s’étaient trompés sur moi depuis le début. Pourtant, le matou me fit alors un sourire en coin, et continua :

- Tu n’es en AUCUN cas, méprisante. Aucune vie ne l’est. Tu n’as rien fait de mal, tu n’as pas pris une mauvaise voie. Seuls des choix t’ont amené à ce que tu es aujourd’hui. Tu es Ambre, solitaire, sauvée miraculeusement, ancienne chatte de clan. Et tu veux revenir. Alors tu VAS revenir. Nous ne sommes que des félins, meneurs, guerriers ou solitaires, il n’y a pas de bonne ou mauvaise place. Nous sommes avec toi, nous allons tout faire pour t’aider à t’en sortir. Tu es en vie, c’est déjà largement suffisant et c’est déjà un très bon argument…

Il remua légèrement les moustaches, et son sourire m’arracha une légère larme. Sa bonté me touchait. Ses mots me faisaient frissonner d’émotion. Il avait l’air si sûr de lui, convaincu intimement de ses paroles. Et c’était pour moi la plus belle chose qui me soit arrivée depuis des lunes. De l’acceptation. Mieux encore, de l’amitié. Sincère. Je me tournai vers Cœur de Jais, et aperçut sur son visage une certaine joie. Je n’aurais su dire ce qui avait déclenché ce bonheur en lui, mais je ne pus m’empêcher de l’apprécier.

- Nous allons y aller tous les trois. Nous allons voir Étoile Éternelle. Nous ferons notre possible, tu peux te reposer sur nous, même un court instant…

Aussi insignifiantes ces paroles étaient, elles me firent profondément plaisir. Cœur d’Opale voulait m’aider. Il était encore là pour moi, comme avant. Soudain, Cœur de Jais ajouta d’une petite voix :

- Étoile Éternelle n’est pas au camp pour le moment.

Il avait l’air de s’en vouloir un peu de devoir briser l’ambiance ; pourtant, il faisait bien de le dire. Vu comme c’était parti, nous nous serions retrouvé au camp dix minutes plus tard, à appeler la cheffe à tue-tête.

- Je l’ai vue qui partait avec une patrouille, on ne peut pas faire grand-chose pour le moment si elle n’est pas là… Désolé.

Il poussa un long soupir, déçu. Ce n’était pourtant pas vraiment un mal. En vérité, c’était même plutôt une bonne chose. Cela nous laisserait un peu de temps pour s’échanger des nouvelles, et passer un peu de temps ensemble… Comme avant. D’ailleurs, le matou semblait partager mon idée, car il poursuivit :

- On peut toujours faire passer le temps, d’ici un moment elle sera sans doute revenue. Ça vous dirait qu’on aille faire un tour ? Comme au bon vieux temps ! Aller chasser, explorer les environs…

Il tourna alors la tête vers moi, et me lança avec malice :

- Je suis sûr que je suis un bien meilleur chasseur que toi maintenant !

J’esquissai un sourire malicieux. Ce n’était pas lui qui avait dû se résigner à chasser des proies qu’il n’avait encore jamais eu l’occasion de goûter… Pour moi, ça avait été une nécessité. Alors je répliquai, confiante :

- Ça, ça reste à voir !

Et, sans attendre de réaction de sa part, je m’élançai vers les broussailles environnantes à la recherches du fumet caractéristique des proies.

- On va bien voir qui en attrapera le plus, m’exclamai-je, une étincelle depuis longtemps disparue brillant à nouveau dans mes prunelles.

"PTDR, T QUI ?

Feat Coeur de Jais et Ambre u.u

Cœur d’Opale se tourna vers ses deux amis qui détalaient déjà comme des lapins. Un peu désorienté, il les regarda s’enfoncer dans les fourrés dans des rires de défis. Il avait haussé les épaules comme simple réponse, l’air pensif. Il soupira, levant les yeux vers le ciel dégagé. Il y avait une odeur de printemps dans l’air. Et il se disait, confiant : rien ne pourra m’enlever ça. Etoile Eternelle n’était donc pas au camp… Il se sentait à la fois soulagé et frustré. Il avait été empli de cette rage de se battre qu’il n’avait pas ressenti depuis un moment. Combattre pour défendre.

Il était toujours plus motivé quand il s’agissait des autres. Etrangement, cela lui donnait une force qu’il n’arrivait pas à se donner seul. C’était gratifiant. Il était prêt à tenir tête à sa meneuse qu’il avait respecté gracieusement jusque-là. Mais ça… Il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. « Ho merci Etoile éternelle d’avoir chassé ma meilleure amie et alias ta cousine du camp ! ». Oui, peut-être qu’elle avait fait des erreurs, mais pardonner était aussi une preuve de sagesse. Il secoua la tête en faisant quelques pas, jetant un dernier coup d’œil aux chutes.

-Attendez moi !

Avait-il crié d’une voix peu convaincue. Les deux autres étaient déjà partis dans la forêt environnante, chasser le plus de proies possibles. Il allait faire de son mieux aussi et… Au moment où il se disait ça, il s’emmêla les pattes dans des racines et s’écroula, face contre terre. Penaud et heureux qu’aucun de ses amis ne soit là pour le voir, il se redressa, ébouriffé, étouffant un petit rire. Haa. Il serait surement le pire des trois. Alors qu’il avait toujours été le meilleur à ce jeu-là…

Il se lissa le pelage, pour essayer de se débarrasser de sa gêne. Il n’était même plus capable de marcher droit. Pourtant, il ne voulait pas que les deux autres voient sa faiblesse actuelle. Presque aussi aveugle qu’une taupe et maigre comme un lièvre, c’est vrai qu’il n’avait pas l’air bien fin. Il soupira et secoua la tête pour se donner de la motivation. Allez, tu peux le faire. Il s’enfonça dans les bruissons, entendant la rumeur lointaine de ses deux amis, semblant se replonger en enfance.

Comme il était doux, ce parfum. Il se tapit au sol, a l’affut de la moindre proie. Il gardait les yeux fermés, mais les sens en alerte. Son ouïe lui indiqua rapidement la location d’une grive picorant au sol. Il se dirigea vers la source, à pattes de velours. Son pelage se fondait parfaitement dans l’environnement brun et blanc de neige. Là. Le petit oiseau était trop occupé à fouiller les feuilles humides. Il n’entendit pas approcher le félin qui se rabattit sur lui-même et sauta sans attendre. Il croqua la douce chaire en se retenant de la manger. L’oiseau plutôt grassouillet en bouche, il chercha ses deux amis, retrouvant Ambre à l’odeur. Elle était tapie dans les herbes, il s’approcha silencieusement d’elle.

-Bouh !

Dit-il d’une voix forte en lui sauta dessus. Ha, qu’il était bon de se sentir enfant. Il roula dans l’herbe mouillé avec elle, la plaquant au sol de ses deux pattes avant, faisant attention à ne pas sortir les griffes. Il rouvrit les yeux, la dévisageant. Il frémit. A ce moment-là, l’effroi qui l’envahissait était étrange. Cette pose et ce visage… Elle ressemblait à Foudre. Cet éclair qui passa dans ses yeux ne dura qu’un instant et il redevient normal, un petit sourire en coin et une lueur amusée dans son regard trouble. Ce n’était qu’une illusion. Qu’un souvenir. Non, elle ne lui ressemblait pas, elle n’avait rien avoir avec lui. Rien du tout. C’était juste l’instant qu’il avait cru revivre. Mais c’était sa meilleure amie, Nuage de Luciole qui était entre ses griffes et pas un solitaire déchiré et couvert de sang.

-Je ne t’ai pas fait trop peur au moins ?

S’exclama-t-il, un peu moqueur mais toujours avec sa douce inquiétude pour les autres. La grive toujours en bouche, il mâchait ses mots, la gueule pleine de plumes. Il sentait que Cœur de Jais n’était pas loin non plus.

Ils avaient filés, un peu vite quand même. Cœur de Jais pensa un instant à Cœur d'Opale, personne n'avait demandé l'avis du guerrier gris. Mais il était sûrs que son ami était sur la même longueur d'onde que lui. Il n'a pas besoin de moi pour se débrouiller, ça a toujours été l'inverse.
Ambre en avait profité pour s'éclipser, il ne la voyait plus. Elle allait voir ce qu'elle allait voir ! Il allait faire de son mieux pour l'épater, lui montrer que lui aussi il valait quelque chose. Mais pour commencer, il fallait trouver une cible...

En vérité, il était le plus mauvais des trois apprentis à l'époque. Tout juste bon à attraper du gibier comme un chat ordinaire mais aucune particularité. Et les combats, n'en parlons pas ! Encore aujourd'hui, personne n'avait peur de lui. Il aurait peut être du faire guérisseur tout compte fait. Le guerrier noir pouffa tout seul -ce qui est assez rare pour le souligner- de bonne humeur. Il s'imaginait, rentrant dans le camp, tenant entre ses mâchoires des dizaines de feuilles. Non, ça ne lui irait pas du tout.

Il s'arrêta un instant, se demandant si les deux autres n'étaient pas loin. Il pouvait légèrement sentir l'odeur de poisson de Cœur d'Opale et l'odeur un peu plus boisée d'Ambre. Il est vrai qu'elle avait perdu l'odeur du Clan de la Rivière... Mais très bientôt, elle pourrait se confondre à nouveau avec tous leur camarade. Un fumet appétissant attira son attention. La saison s'étant un peu réchauffée, il arrivait mieux à discerner les odeurs de gibier malgré l'humidité ambiante. C'était une petite souris qui avait décidé de partir en exploration. Dommage, Cœur de Jais allait bien vite mettre un terme à sa promenade. Il prit la position du chasseur habituelle et s'approcha tout doucement, le moindre mouvement étant calculé. Ensuite, vous connaissez la suite. Il bondit, attrapant la pauvre bête et l'acheva. Et de une ! Le petit corps encore chaud dans sa gueule, il se dit que c'était mieux de l'emmener avec lui plutôt que de l'enterrer ici. ... Peut être aussi pour montrer fièrement qu'il avait montré quelque chose. Il se sentit rougir sous son pelage sombre, un peu honteux sur ses arrières pensées. Il était quelqu'un d'autre depuis tout à l'heure, c'était bien beau de se sentir décoller mais il ne fallait pas s'écraser non plus. Secouant la tête, il décida de se ressaisir.

Soudain, il entendit du bruit plus loin. Pas très discrets les deux autres, ils avaient dû faire fuir toutes les autres bestioles des environs ! Tant pis. Il allait les rejoindre. En espérant que c'était bien eux... Et si c'était quelqu'un d'autre ? Depuis ce jour, j'ai peur qu'il soit partout.

Il s'approcha de la source du bruit avec prudence, essayant de dissimuler sa présence. Il ne craignait rien, le vent était face à lui et couvrait son odeur. Puis il fini par apercevoir deux silhouettes familières, l'une au dessus de l'autre.
Qu'est-ce que... ! Noooon, ce n'était pas de la jalousie ! Il était juste... surprit. De toute manière il n'avait aucunement le droit de donner son avis, il ne détenait la vie de personne. Chassant ses réflexions douteuses, il posa sa proie et prit un sourire un peu sarcastique.

- "Alors je ne voyais pas vraiment ça quand je disais "aller chasser"..."

Il s'approcha, amusé.

"A moins que tu n'aies décidé de la manger. Remarque je suis sûrs qu'elle peut avoir bon goût" Blaguait-il en faisant semblant de sortir les griffes.

”[censure by Aster, autopromo!] elle revient p***in ! C’te t***in ! / ptdr t qui ?” Ety 2019Ety, Eby et Ambry !

Je m’aventurai avec une joie depuis longtemps oubliée dans les fourrés. Ce territoire m’était à la foi si familier et si étranger, alors pourtant que rien n’avait réellement changé. A l’affut, je guettai tout bruissement, toute odeur, et même tout battement de cœur pouvant appartenir à une pauvre proie égarée en cette fin de mauvaise saison. Le gibier commençait lentement à revenir, mais il restait encore rare. Je m’immobilisai soudain dans l’optique de ne pas faire fuir mes cibles, et plissai les yeux afin de mieux apercevoir les détails des environs. Il y avait une minuscule cavité, là, tapie sous les buissons, mais l’odeur était très ancienne. Sans doute le rongeur l’habitant était parti il y a quelques lunes déjà…

La terre était gelée sous mes pattes. Je frissonnai un peu, et me décidai de me dépêcher un peu afin de ne pas laisser le temps à mes membres de s’engourdir et à ma circulation du sang de se stopper. J’humai donc les environs avec une attention exemplaire ; j’avais toujours été bonne chasseresse. Mes sens aiguisés m’avantageaient énormément. Pourtant, au contraire, j’avais toujours été minable au combat. Ce n’était pas faute de m’impliquer… Mais mes idéologies pacifistes m’empêchaient toujours de me résoudre à porter un coup à l’adversaire ; je faisais le désespoir de mon mentor. Je savais bien que la voie des guérisseurs était bien meilleure pour moi…

Soudain, une feuille frémit. Ce n’était pas grand-chose, mais ce minuscule son attira mon attention. C’est alors que je remarquai une plume bleutée dépasser, derrière quelques branches – sans doute un geai. Je m’accroupis et avançai à pas feutrés vers le saule sur lequel l’oiseau était niché. J’attendis le bon moment, prête à bondir sur le tronc et à sauter sur le volatile avec vitesse et agilité, mais soudain…

- Bouh !

La voix m’arracha un petit cri de surprise. J’étais tant captivée par ma proie que je ne l’avais pas entendu approcher. J’entendis un battement d’ailes, signe que le geai s’était enfui. J’aurais voulu jurer… Mais j’étais trop occupée à rouler dans l’herbe, accrochée au matou gris. Il me plaqua alors au sol, sans sortir les griffes, et me fit un sourire fier et malicieux. Soudain, son visage se figea, et je crus apercevoir une lueur de peur dans ses grands yeux bleus. J’allais lui demander si tout allait bien, mais cet air disparut aussi vite qu’il était arrivé, et j’eus à nouveau droit à son sourire joueur.

- Je ne t’ai pas fait trop peur au moins ?

C’était assez amusant de l’entendre miauler avec une grive dans la gueule ; il s’étouffait presque avec les plumes. J’émis un léger rire et je lui répondit avec légèreté :

- Non, tu m’as juste surprise.

Je ronronnai légèrement pour accompagner mes propos. Soudain, je sentis une autre odeur, qui s’approchait de plus en plus. Cœur de Jais était de retour. Je le regardai avec malice, lorsqu’il lâcha, une maigre souris dans la gueule :

- Alors je ne voyais pas vraiment ça quand je disais « aller chasser »…

Il était amusé… Mais je discernai autre chose dans ses yeux. De la gêne ? Soudain, je compris l’idée malsaine qui lui avait traversé l’esprit. Honteuse, je me dégageai de l’emprise du guerrier tacheté et lui fis face, tout en lissant ma fourrure du mieux que je pouvais. Malgré tout, j’avais encore quelques poils emmêlés et de l’herbe coincée dans des nœuds. Il allait falloir que j’arrange ça plus tard. Le guerrier noir reprit alors, comme pour terminer une blague :

- A moins que tu n’aies décidé de la manger. Remarque je suis sûr qu’elle peut avoir bon goût.

Je le foudroyai rapidement du regard, puis je ne pus m’empêcher de laisser échapper un fou rire. C’était tellement bon de retrouver les deux guerriers… Et de revivre ces aventures de chatons ! Je m’exclamai alors :

- On dirait bien que je perds pour l’instant ! Vous avez tous les deux une proie, mais Cœur d’Opale a fait fuir la mienne… Il va falloir que je me rattrapes !

Et, sur ces mots, je me blottît contre le pelage des deux matous en ronronnant, profitant de ce moment de bonheur inestimable.

Etoile Eternelle, grande chef du clan de la rivière était sortie aujourd'hui avec l'une des patrouilles. Ce n'était pas véritablement parce qu'elle avait très envie mais avec le nombre de malade alarmant, c'était toujours les mêmes de corvées de patrouille et les chats en bonne santé finissait par être épuisé et pire, développé eux-même de la fièvre. C'était probablement ce qui était arrivé au meneur de la patrouille assignée par Ortie Déchirée. Cette dernière fut bien embêtée en se trouvant avec un guerrier en moins. La lieutenante comptait le remplacer par Coeur d'Opale mais le guerrier fut introuvable. Elle pensa que le matou s'entrainait avec son apprenti mais Nuage de Fumée sortait de la tanière des anciens, appliqué à sa tâche. Elle s'approcha donc pour se proposer elle-même, Nuage d'Hypocampe étant parti avec une patrouille de chasse un peu plus tôt. La jeune chef faisait son possible pour le plus sortir les apprentis du clan pour leur éviter de sans cesse respiré cet atmosphère de malade… Elle avait également eu l'idée d'évacuer les anciens et les reines avec leur petit pour leur construire un abri un peu plus loin. Elle en parlerait à son retour car avec la bonne saison, elle savait que la pouponnière serait d'avantage habité…

Elle avait beaucoup de chose à penser et dans ces moments-là cependant, elle n'enviait pas la tâche de Réalité Illusoire qui se démenait dans sa tanière, par le plus grand des miracles, toujours en bonne santé. Pour le moment. Le matou avait toujours été, pour elle, un chat un peu étrange, qui parlait peu mais elle savait qu'il faisait son possible pour que le clan guérisse. Quitte à faire des nuits blanches. C'est d'ailleurs ce qui lui arrivait à elle aussi. A discuter jusqu'à pas d'heure avec les vétérans pour discuter de quoi faire. D'où leur est venu la simple idée d'évacuer les plus fragiles, temporairement. Et puis… c'est aussi en raison du fait que la nuit dernière, une ancienne avait perdu la vie suite à la maladie, montrant clairement la plus faible résistance des vieillards. Il fallait faire quelque chose ou bientôt, ce serait les chatons qui succomberaient.

C'est ainsi, qu'avec plein de sombres pensées, la femelle pris la tête de la patrouille pour les guider à la rivière. Là où leur nourriture favorite redevenait abondante. Ce qui leur permettrait sans mal de reprendre des forces. Tous partant avec plaisir vers la rivière, salivant déjà à l'avance mais tous sachant pertinemment que ce délicieux repas reviendrait aux reines et aux anciens, ensuite seulement ils pourraient y toucher.. Etoile Eternelle les observa amuser, tous se pencher vers l'eau, bien concentrer. Elle fit de même, patiemment. Et après peu de temps elle attrapa un beau gros poisson luisant qui se tortillait et qu'elle tua d'un coup de patte une fois au sol. Les autres eurent aucun mal à attraper à leur tour une proie, elle se rassit pour en capturer un autres lorsqu'elle tressaillit.

Elle toisa ses camarades mais aucun ne brocha, tous trop excité et concentré sur les poissons comme si c'était la première fois qu'ils en voyaient. Pourtant elle sentit bien quelque chose. Des chats… de son clan… mais d'un autre côté… il y avait autre chose. Cette odeur qu'elle reconnaissait si facilement comme si ça avait été son propre chaton. Les guerriers continuèrent à s'agiter autour des poissons, elle leur déclara qu'elle allait voir plus loin, ils hochèrent la tête et la femelle longea la rivière. Humant toujours l'air avec attention. Puis elle ne sentit plus rien. Elle se calma, se disant qu'il ne s'agissait que de son imagination et compta vers demi-tour mais une voix. Une voix de femelle. Elle ne compris pas ce que cette femelle disait à part "proie" et…"Coeur d'Opale".. Elle tiqua. Non seulement elle avait reconnu cette voix bien qu'encore loin mais en plus… elle avait nommé le matou. La réalité la frappa. Ce qu'elle avait craint avait eu lieu.

Impossible… Elle continua de longer la rivière d'un pas plus rapide, les voix se rapprochèrent, les rires joueurs… La colère s'empara d'elle. Jusqu'é ce qu'elle arrive à la cascade… et là, elle les vit. Les trois. Coeur de Jais, Coeur d'Opale et Nuage de Luciole. Blottis les uns contre les autres. Elle les observa un instant, figée. Voilà quelque temps déjà, qu'elle avait chassé sa cousine, sa fille du territoire après que cette dernière l'ait déserté en se faisant passer pour morte. Mais là revoilà sur SON territoire en compagnie de ses deux amis… NON! EX-amis. Le retour du trio. Mais cela n'était que du passé, Nuage de Luciole ne faisait plus parti du clan et les deux guerriers n'avaient aucun droit de la laisser se balader ici et encore moins chasser les proies qui ne lui appartenait pas.

- J'espère que je ne vous dérange pas. Cracha t-elle sèchement en sortant d'entre les arbres.

Le mépris se peignait nettement sur le regard bleu de la minette. Elle s'avança lentement, essayant d'aplatir sa fourrure qui s'était hérissé. Elle avait eu raison. Elle aurait dû d'avantage se méfier et se douter que la nouvelle solitaire chercherait à voir ses anciens amis. Le problème était qu'elle ignorait si les trois jeunes chats s'étaient vu plusieurs fois. Auquel cas ils négligeraient leur clan malade au profit d'une traitresse. Quelle déception. Même Nuage de Fumée se rendait plus utile que son mentor qui batifolait ici avec son pleurnichard d'ami et cette félonne. Elle ne savait même pas quoi dire tant cette scène semblait grotesque à ses yeux. Qu'ils puissent ainsi lui pardonner d'être parti, d'avoir laissé le clan pour une vie plus simple avant de revenir l'air de rien.

Elle se rapprocha tranquillement, quoique le pas raide jusqu'à n'être qu'à une longueur de poil de ces trois impertinents qui devaient être tout aussi choqué qu'elle. Eux de la voir, elle d'observer cette situation si absurde! Son regard croisa celui de sa cousine. Elle gronda. Puis toisa de manière glaciale, ses deux guerriers. N'ajoutant d'abord rien. Si elle n'avait été qu'une simple guerrière, elle les aurait insultés. Mais elle avait un poste à responsabilité et ne pouvait se le permettre. Elle aurait pu les comprendre, cette joie de revoir leur ami. Mais le clan devait passer avant tout le reste. TOUT. Réalité Illusoire se tuait à la tache, entouré de malade, risquant sa vie pour sauver le clan, elle et Orte Déchiré passait leur soirée en compagnie des vétérans pour trouver des solutions. Les apprentis mettaient parfois leur entrainement de côté pour chasser et patrouiller à la place de tous ses convalescent et les guerriers encore en bonne santé mettaient la patte à la tâche. Même les reines et les anciens qui en étaient capable rejoignaient parfois une patrouille. Alors par le clan des étoiles, qu'est-ce que ces trois cervelles de souris faisaient elles à s'amuser ?!

- Coeur d'Opale, Coeur de Jais. Je veux une explication. Maintenant. Que faites vous avec cette… solitaire au lieu d'aider vos camarades ?!

La colère monta d'avantage en elle alors qu'elle se tourna brusquement vers Nuage de Luciole.

- Quant à toi, je t'avais dit de ne plus remettre les pattes ici! Elle gronda, les yeux réduits à deux fentes, articulant lentement, je suis bien déçue de vous deux, je réfléchirai avec Ortie Déchirée à une punition exemplaire. Nuage de Luciole a dû vous le dire pourtant. Elle ne fait plus parti de ce clan. La laisser sur ce territoire reviendrait à trahir les vôtres mais comme ce comportement est compréhensible, vous vous en sortirez qu'avec une simple punition.

Elle ne voulait surtout pas s'attarder sur cette conversation. Elle voulait éviter à tout pris sa cousine… qu'elle parte de ces terres...

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[FINI] [Titre censuré pour le bien commun] "ELLE REVIENT P*** ! C'TE T****"/"PTDR, T QUI ?" , Ety 2019

[FINI] [Titre censuré pour le bien commun] "ELLE REVIENT P* ! C'TE T**"/"PTDR, T QUI ?" , Ety 2019