rencontre au bord de la rivière PV Réalité Illusoire

C'était le crépuscule. Là, ou tout les chats commençaient à devenir gris. A se fondre dans ce paysage pour devenir l'ombre et les ténèbres à la fois. C'est à ce moment de la journée ou tout devient intéressant, stimulant, enivrant et ce n'est pas les plus fréquentable qui rodent à ces heures là. Ces heures ou l'on ne reconnait pas les visages et même avec un faire développé et une vue perçante, on ne voit et ne s'attend pas toujours à ce qui nous arrivait…

Foudre était d'ailleurs un chat plutôt nocturne. Il n'avait pas peur des chats de clans mais tombé sur une patrouille entière serait bien regrettable, mieux vaut-il rester prudent et chasser sur les territoires de manière plutôt discrète. Il lui était rarement arrivé des ennuis et ne se montrait qu'à la vue d'un voir deux chats. Il savait se battre à la perfection mais ne prétendait pas pouvoir défier une horde de chat de clan. Il n'avait pas encore fait beaucoup de victimes mais suffisamment pour s'être surement fait remarqué. Un bon point… comme un mauvais.
Le temps était frais comme quasi toute celle depuis plusieurs lunes. Le sol était givré et craquait sous ses pattes à chaque foulé alors qu'il courait pour se réchauffer les membres. Il avait dormi une bonne partie de la journée et se sentait à présent actif. Et il avait faim. Très faim. Les rats de la ville commençaient gentiment à l'écœuré et ce n'était pas la meilleur proie, dur, peu fine. Il avait besoin de quelque chose de doux. Un écureuil ou un lapin ? Ou encore un oiseau bien dodu.
Il passa sa langue râpeuse sur son museau pour effacer toute trace de sang. Pour d'avantage se montrer efficace, il s'était rendu sur les terres du clan de la rivière. Finalement, un poisson serait plus rapide à attaraper qu’un lapin ?

Il s’arrêta au bord de l’eau pour plonger ses puissantes pattes dans la rivière, profitant pour y laper un peu d'eau fraiche. Ses oreilles aux aguets mais cependant détendu. Il releva la tête. La lune déjà visible et bientôt pleine s'étalait sur son pelage de jais et ses yeux qui brillait avec une étrange intensité. C'est ainsi qu'après quelque longues minutes, il se concentra sur l'eau clair à la recherche de poisson. Se souvenant vaguement les techniques que lui avait enseigner Inferno. La pêche était surement son plus gros point faible. Il était pas doué. Mais il se débrouillait… surement. Il dû faire pas moins de quatre tentative avant de parvenir à ses fins. Agacé, à la cinquième, il ferma les yeux et s'imaginait une proie plus intéressante… un lapin ou.. un chat. Et finalement d'un coup de patte bien placé, il obtenu satisfaction. Le résultat en valu la chandelle. Le poisson était de très bonne taille. Trop gros pour la faim qu'il avait en ce moment.

Roh… il allait le gaspiller à moins que… Il eut un sourire sournois qui s'effaça rapidement. Depuis quelque minutes, une odeur lui était parvenu. Un seul chat, un mâle, aucune menace en vue. Il déposa le poisson à terre une fois achevé et posa son regard vers l'endroit qui s'entait le félin. Il la distinguait à peine dans la nuit mais il était bien là. Il le salua d'un mouvement de tête courtois et murmura:

- Bonjour, bonjour. Me voila fort embêter, je me retrouve avec un poisson un peu trop gros pour mon appétit actuel, veux tu le partager avec moi ?

Ironie. Le voila en train de proposer une moitié de poisson à un félin du clan de la rivière à qui revient la nourriture de droit. Mais qu'importe, s'il ne l'intéressait pas, il le tuerait, si il ne l'attirait pas, il lui ferait du mal pour satisfaire toute sorte de pulsion. Mais le matou avait un code d'honneur tout de même.

C’est alors que surpris, il reconnu probablement le félin qu’il espérait le plus voir. Un guérisseur, voila qui changeait la donne. Il s’était suffisamment renseigné sur tous les guérisseurs pour les reconnaitre… finalement ça allait être intéressant.

• si j'ai plus d'étoiles dans les yeux, c'est pour mieux voir venir le vide. Tu veux savoir comment je vis ? •
C'était un vide permanent, une absence dans les ressentiments, une implosion perpétuelle au rythme des battements de ton coeur alors que les jours continuaient de se dérouler, défiler. Le temps n'attendait pas, n'attendait jamais, passait sans jamais se soucier des félins de cette forêt et de leurs possibles tourments dans leur esprit parfois dérangé, parfois si clair. Et toi ? De quelle catégorie faisais-tu donc partie ? Autour de toi, la réponse serait évidente. Même en tant que guérisseur, tu ne t'étais pas vraiment fait d'amis dans ce Clan. Bien au contraire, il fallait dire que tu étais reclus, destiné qu'à soigner, presque jamais retrouvé dans une discussion. Pour les plus vieux, ceux se souvenant de ta provenance, on vient même à dire que tu n'as jamais trouvé ta place dans ce Clan. Peut-être ont-ils raison, mais si ta place n'est pas ici, où peut-elle alors être ? Tu n'as d'attaches nulle part, de liens à aucun endroit. Le seul lien que tu possédais s'est évanoui dans la nature en te laissant perdu. Ta soeur. Zelda. Et maintenant, la solitude rythmait ta vie et vivait en écho avec les battements de ton coeur, avec chacune de tes respirations.

La solitude s’est imprégnée de chacune des fibres composant ton corps, de chacun de tes mouvements. Elle accompagne tes douces nuits d'insomnie quand le froid de ton âme t'empêche de trouver le repos et t'accompagne lorsque le monde semble un peu trop hostile à ta présence. Tu sais, quand la forêt semble bien trop dense, quand elle semble contenir le pire des monstres, celui attendant ton passage pour t'avaler tout rond, quand le bruit en fond de tes oreilles devient tout ce que tu entends et que tu manques de perdre conscience. Il te semblerait que le monde est contre toi, cherche à te faire partir, à te faire fuir, mais il n'y a que la solitude qui s'est vraiment penchée sur ton triste cas et qui, maintenant, ne te laisse ironiquement plus seul.

• chaque jour, une nouvelle cascade. J'aurais dû demander une doublure. [...] Proche de mes démons, je pourrais presque leur donner des prénoms.
Et autour de vous, dans ce monde, dans cette fameuse forêt, un mal invisible s'est doucement infiltré, serpent sournois ayant décidé de faire son nid dans le coeur des gens. Des symptômes inquiétants résultant en la mort de la personne. Lune Disparue avait vu son nom se concrétiser alors que cette maladie avait pris possession de son corps. Tu avais été témoin de sa déchéance sans pouvoir y changer quelque chose. L'impuissance vibrait aux bouts de tes pattes alors que les plantes ne se montrent pas efficaces. Ce n'est pas faute d’avoir essayé, bien entendu. Tu n'étais pas guérisseur pour rien : tu restais doué dans ton travail et tu y mettais toute ton énergie jusqu'à veiller les malades toute la nuit, prenant sur ce sommeil que tu n'obtenais de toute façon pas. Tu donnais tout. Il y avait eu d'autres morts. Dont un chaton. Parfois, tu te disais que tu donnerais ta vie pour sauver la leur. Petite Hêtre avait une mère aimante tenant à lui, ayant perdu ses autres chatons par une mise à bas difficile. Morts-nés. Elle n'avait pas besoin de ça. Tu ne pouvais pas vraiment savoir ce que tu en pensais, de tout ça. Tu ne savais jamais. Tu savais seulement que tu essayais.

Tu te levas en te secouant, fermant quelques secondes les yeux. Tu avais dû te peser, quelques secondes, quelques instants, quelques minutes, pour que tes poumons puissent se reposer. Ton coeur avait accéléré, te laissant déglutir et trembler. Secoue la tête. Reprends-toi. Il faut aller chercher des plantes dans cette saison froide cruelle, tenter d’enrayer une maladie dont tu ne comprenais rien, tenter oui. Parce que tu ne peux faire que ça, essayer. Sur tes pattes, tu vacillas légérement et ton coeur manqua quelques battements. Tu étais bien surpris de ne pas être malade, ceci dit. Toi qui attrapais tout en permanence dès que ça imprégnait l'air. Tes yeux se promenèrent un peu partout dans ta tanière en ressentant cette austérité qui s'y dégageait. Comment ne pas la sentir ? Tu la dégageais. Étrange guérisseur reclu et incompris, incompréhensible.
• Coeur défectueux, je survis sans •
Pendant que tu sortais de ce gîte qui t'appartenait, tu ne pouvais que penser à cet étrange arrière-goût amer qui restait dans ta gueule, ne partait pas, face à cette maladie et aux morts les entourant. Goût amer qui te poursuit, te pourchasse et maintenant que tu es sur les territoires de la Rivière, tu ne fais rien d'autres que chercher des plantes. Une odeur s’infiltra sournoisement autour de toi et tu ciblas rapidement un solitaire. Tu n'étais pas celui qui le chasserait, ça ne te vint même pas à l'esprit. Tu voulus même ignorer sa présence. Après tout, il faisait presque nuit et tu ne voulais que passer cette insomnie dans ton monde. Mais tes yeux purent le discerner qui venait vers toi. Soupir léger. Tu secouas la tête. Tu ne ressentais point cette faim. Même si tu étais bien mince, maigre.

“Non merci. Je n'ai pas faim. Garde-la. Que fais-tu ici ? Aurais-tu vu des plantes par quelconque hasard ?”

Autant écourter son temps de rechercher, non ? Le solitaire avait peut-être remarqué des plantes survivantes.

Voilà donc le dernier guérisseur qu'il n'avait jamais rencontré. Il l'avait déjà aperçu mais jamais abordé. Coeur de Jais lui en avait pas mal parler ses derniers temps, dû à la terrible maladie. Les soigneurs, cherchant désespérément le moyen de venir à bout de cette maladie. A force d'aller et venir sur ses territoires, tôt ou tard il finirait par le regretter et tomber malade mais lui… il était seul. Ses connaissances des plantes étaient… très basse à vrai dire. Ce n'était absolument pas ce que Maître Inferno avait essayé de lui enseigner, bien sûr. Il connaissait juste les grandes lignes, comme la toile d'araignée pour stopper une hémorragie après une violente bagarre ou une blessure d'un renard.

Foudre le jaugea du regard. Pas la moindre trace d'agressivité. Plus une immense lassitude, peut-être. Foudre le voyait sans mal, cloitrer en clan à se donner corps et âme pour protéger et guérir ses petits camarades d'une maladie inconnue et par conséquent… sans remède. La vérité était bien dur à avaler mais les morts continueront d'augmenter. Cela devait être difficile d'être à la fois le seul espoir du clan et parallèlement se sentir si inutile de ne pouvoir sauver une vie et de ne connaitre la source du mal.

- Non merci. Je n'ai pas faim. Garde-la. Que fais-tu ici ? Aurais-tu vu des plantes par quelconque hasard ?

Foudre l'étudia de nouveau, perplexe. Le matou était pourtant bien maigre. Il avait dû refuser car ce n'était qu'un étranger, après tout. Il haussa les épaules et s'assit. Etudiant tranquillement la question. Enfin… les deux questions. La première semblait juste une simple curiosité. L'animosité ne semblait pas émaner de ce félin. Juste une simple question… d'étonnement ? Il lui sourit mais ne dit rien, se penchant sur la deuxième question. Des plantes. Pour pouvoir passer cet hiver bien rude et aux pertes nombreuses. Le matou avait beau en savoir rien du tout sur l'utilisation et l'application des plantes, il savait, grâce à Coeur de Jais mais pas seulement à quoi certaine plante bonne pour la guérison ressemblait. Et ses plantes étaient souvent préservé… proche des bipèdes.

- Tout d'abord je ne fais que passer, je ne suis une menace pour personne, n'aie nul crainte de moi.

Il lui sourit de nouveau, agitant imperceptiblement le petit bout de sa queue, puis, localisa dans sa tête, quels étaient les rares endroits ayant épargné ne serait-ce qu'une petite parcelle avec des plantes médicinales… Il inclina la tête, l'œil brillant. Il pouvait l'aider, après tout… il avait un accord avec Coeur de Jais...

- Oui. Je sais où en trouver. Mais c'est loin d'ici. Je peux t'en rapporte de temps à autre et te les déposer quelque part, il te suffirait d'aller à l'endroit convenu pour les récupérer. Mais je vais y mettre une condition, si tu veux bien.

darkness's taking over

Foudre ☽ • tried counting sheeps, still hurts like hell •
Tu ne savais pas. Tu ne savais pas où elle était. Tu ne savais pas pourquoi elle était partie, t’avait abandonné et tu savais encore moins si elle était encore vivante, si elle respirait, si elle était quelque part dans ce monde ou si par un grand malheur elle avait vu la mort. Et son absence revenait toujours dans tes pensées même lorsque ça n’aurait pas dû être le cas, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser à cette sœur qui avait été toute ta vie, tout ton monde. Tu ne pouvais pas t’empêcher de regarder brièvement autour de toi comme si tu allais apercevoir son pelage rapidement avec ces coups d’œil. Mais elle ne reviendrait pas, arrête d’espérer Réalité Illusoire. Depuis tout ce temps, tu n’as toujours pas appris ? C’est vrai que tu n’as pas la notion du temps, mais aujourd’hui tu as dans la cinquantaine de lunes, et tu es arrivé apprenti. Tu as eu le temps de te blesser et de tomber gravement malade avant aujourd’hui, tu as eu le temps de vivre beaucoup d’événements et de devenir ce guérisseur un peu ailleurs, que l’on ne comprend pas, cet être marginal qui reste souvent dans sa tanière à parler aux plantes presque. Cet être compétent malgré tout. Sauf qu’elle n’est pas venue et elle ne viendra pas. Elle est partie, elle t’a laissé et ça ne sert à rien de toujours attendre son retour, parce que celui-ci n’arrivera pas. Il faut te rendre à l’évidence, arrêter de regarder partout pour la trouver. Elle n’est plus ici. Elle ne le sera plus jamais.

Et maintenant, tu te tenais là, devant ce fameux solitaire dont tu ne connaissais rien, sans qu’il ne te vienne à l’esprit de le chasser parce que de toute façon, ce n’était pas réellement ton rôle. Tu n’étais pas violent et ta forme physique ne te le permettait pas non plus, tu étais bien mieux dans une tanière aux odeurs douceâtres et parfois irritantes pour ceux qui ne sont pas habitués. Tu le regardais sans réelles pensées le concernant, sentant l’odeur de la proie qu’il t’avait proposé alors que tu n’avais strictement pas faim. Enfin, disons plutôt que tu ne la ressentais pas la fin plutôt qu’elle n’était pas présente. Parce qu’elle était là, ton corps souffrait de cette faim que ton esprit ne comprenait pas, mais ça, tu ne t’en souciais pas du tout. Tu ne te souciais pas de ton corps, même si peut-être que tu devrais, parce que tu dois rester en vie, n’est-ce pas ? Sans toi, le Clan est un peu foutu, un Clan ne survit pas sans guérisseur parce qu’il n’a plus personne pour le soigner.

• hate me for breathing without you •

Tu regardais le solitaire, un peu étonné de la façon dont il avait eu de répondre. Pourquoi te dire de ne pas le craindre, de ne pas avoir de craintes le concernant ? Tu n’en avais pas et tu n’avais démontré ni signe d’agressivité ni signe de peur. Alors c’était un petit ajout inutile à tes yeux. Mais tes pensées te rattrapèrent. Et tu te rappelas que le solitaire se trouvait présentement dans les terres d’un Clan et que les guerriers l’auraient sans aucun doute chassé sans même attendre de savoir ce qu’il désirait. Alors au final, peut-être qu’il espérait éviter ainsi des tensions possibles, mais ce n’était pas toi qui viendrais chercher la bataille. Tu te fichais bien, au final, de savoir ce qu’il faisait bien que tu restais curieux. Curieux de savoir pourquoi un solitaire demeurait sur les terres d’un Clan quand il était évident que cet endroit était protégé et qu’y aller était prendre la chance de se faire attaquer.

Mais la suite te fit remuer les moustaches et tu commençais à croire que le solitaire devant toi ne manquait pas du tout de cran. Pourquoi penser que tu accepterais de sceller un quelconque accord avec lui ? Tu détestais devoir quelque chose à quelqu’un, être lié à quelqu’un. Tu détestais les contrats tout simplement parce que ça venait t’enchaîner les pattes et tu devais ensuite quelque chose à quelqu’un. Alors non, définitivement, tu ne comprenais pas comment dans l’esprit du solitaire, il avait pu penser un seul instant que tu serais d’accord avec son étrange idée. Parce que oui, il ne l’avait pas dit ainsi, mais un service avec une condition, c’était un contrat. Et même si parfois on pouvait en douter, tu demeurais fidèle à ton Clan. Et tu ne te mêlerais jamais à des histoires avec des solitaires.

« Non. »

La réponse était sans appel. Tu n’étais pas du tout d’accord avec ce qu’il proposait. Et tu refusais de perdre une forme d’autonomie en te faisant apporter des plantes avec, en plus, une condition qui n’était même pas dit. Tu ne connaissais pas le solitaire et tu ne savais pas ce dont il était capable. Il pourrait totalement tenter de te faire un coup à l’envers et de te mettre la patte sur le coup pour t’obliger à lui livrer des informations concernant ton Clan et faire de toi un traître. Tu refusais totalement. C’était rien de plus simple que ça, c’était un refus pur et simple.

« Si tu ne connais pas d’endroits où je peux me rendre pour des plantes, je préfère encore continuer de chercher par moi-même. »

» and I think, you make me a manic but you don't know ø Réalité Illusoire
» Les fantômes ne tuent pas (ft. Réalité Illusoire)
» Entre rêves et réalité |Ft. Pearl
» and we fist fight in a limousine but they don't know - Réalité Illusoire
» « Even if we’re gonna burn in the fire for our sins, knowing we stick to our own moral is all we need. » — Réalité Illusoire