Réalité Illusoire Guérisseur
| Sujet: and I think, you make me a manic but you don't know ø Réalité Illusoire Lun 6 Aoû 2018 - 19:10 | |
| and I think, you make me a manic but you don't know ø Identité ○ PRÉNOM :: Réalité Illusoire ○ AGE (en lunes) :: 38 Lunes ○ GENRE :: Mâle ○ CLAN :: Clan de la Rivière ○ RANG :: Guérisseur ○ SEXUALITE :: ??? ○ ORIGINES :: ???
Derrière l'écran ○ PSEUDO :: Lys | Hayden (iel) ○ AGE :: /// ○ OU TU AS CONNUS LE FOW ? :: /// ○ DES COMMENTAIRES ? :: /// ○ CODE :: Validé
Physique Ton pelage est constitué de tâches larges brunes de différentes intensités ainsi qu'un peu de roux et de noir et du blanc. On ne sait pas trop quelle couleur est supposée être la couleur principale. Tes yeux sont d'un bleu-vert changeant selon la luminosité. Ils peuvent paraître gris, bleu ou encore vert au final. Tu es assez grand, mais très mince. Heureusement que tu as des muscles bien visibles à force de bouger, marcher, autrement on aurait pu te croire totalement malade. Du coup, malgré ta grandeur, tu n'es pas trop imposant et ta force n'est certainement pas la bataille. Tu es bien plus rapide que fort. Tu as un pelage court et épais aussi.
Ton ouïe est légèrement défaillante. Tu aurais pu être sourd, heureusement que tu ne l'es pas. Tu as des problèmes d'auditions qui entraînent des acouphènes et l'impression d'entendre des murmures presqu'en permanence, mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg comme on dit. L'insomnie est également très présente, ce qui entraîne chez toi un manque important de sommeil : hallucinations, pertes d'équilibre, étourdissements, troubles de concentration. Et aussi, outre cela, ton système immunitaire est défaillant. Tu ne l'avais jamais réellement réalisé avant, parce que ton attention se focalisait toujours sur ta soeur, mais tu tombes très fréquemment malade, que ce soit des rhumes ou non. Par ailleurs, ton coeur et tes poumons sont plus faibles que ceux des autres et tu ne possèdes ainsi pas la moindre endurance. Tu te retrouves assez rapidement sans souffle lorsque tu cours. Au final, tu es bien mieux dans la tanière de la guérisseuse qu'en train d'essayer de devenir guerrier.
Caractère Réservé, c'est ce que tu es. Un chat assez réservé qui ne se mêle pas aux autres et qui se contente de les regarder de loin, toi qui sembles beaucoup trop dans ton monde et ailleurs, déconnecté de la réalité. Toi qui parfois même ne semble rien entendre comme si tu étais sourd. En fait, lorsque tu te concentres sur quelque chose, que ce soit une tâche ou un bruit, un détail, toi qui es observateur et minutieux, tu oublies tout. Le monde s'efface autour de toi et la seule chose qui demeure est ce sur quoi tu t'es auparavant focalisé. Par ailleurs, on a tendance à plutôt te regarder de loin, ne pas t'approcher, puisque tu es un peu le guérisseur solitaire et silencieux que l'on ne comprend pas forcément, qui est souvent à côté de la plaque et qui est étrange. Au final, c'est seulement que tu ne sais pas ce que c'est, les relations sociales et tu ne sais pas comment y faire.
Tu ne sais pas gérer les émotions parce que ta mère n'a jamais assumé le rôle qu'elle aurait dû, un apprentissage psychologique qui t'aurait aidé un peu à te forger, tu n'as pas eu de modèle sur lequel te baser à ce niveau, parce que ta soeur n'était pas un véritable modèle non plus. Ainsi, tu peux paraître insensible ; ce n'est pas le cas. Tu ne sais juste pas comment les exprimer et les montrer, et tu as pris cette mauvaise habitude de ne les enfermer et les laisser imploser en toi. Au fond, tu es très sensible. Ça ne se voit juste pas. Et toi-même, tu n'en as pas la moindre idée. Tu es très indépendant et autonome. Tu n'as pas besoin qu'on te dise quoi faire, que l'on t'encadre, tu sais agir sans que qui que ce soit te dirige et te regarde faire. Par ailleurs, tu possèdes une mémoire visuelle et une très bonne capacité d'analyse. Tu ferais un bon stratège. Mais pour ça, il faudra que tu saches exposer tes idées sans te mélanger, te perdre dans ce que tu disais. Et mentalement, silencieusement, tu as cette tendance à t'auto dégrader[/b. Autrement, on peut facilement dire que tu n'as pas tendance à comprendre les règles et qu'au contraire, tu peux les transgresser sans le réaliser. Elles te sortent pas les têtes, tu n'y penses pas. Tu es un esprit libre.
Histoire Tu es né. Parce que c'est le commencement de toute chose, de tout chaton, parce que sans cette phrase, et bien, il n'y a pas d'histoire. Non, pas d'histoire. Ainsi, oui, tu es né, lors d'une journée bien intense. Il pleuvait. Il grêlait. L'orage faisait trembler la forêt, mais ta mère n'a jamais tremblé, elle, seulement souffert de la mise à bas, parce que ce n'est pas sans douleur. On souffre en mettant au monde des boules de poils. Tu n'étais pas le seul. Il y avait une femelle. Ta soeur. Vous étiez deux chatons qu'elle regardait de haut, avec dégoût. Pour elle, vous n'avez toujours été que des poussières qui allaient briser ses journées en lui demandant de l'attention. Elle se fichait bien de vous. Mais par chance, il y avait en elle un soupçon de responsabilités, ce qui fit qu'elle assuma le rôle qui lui incombait : celui de vous nourrir pour que vous ne finissiez pas en chair à corbeaux. C'était déjà ça. Ainsi elle vous sevra. Mais elle n'était pas là autrement. Toujours ailleurs, à flâner, à draguer, à trouver d'autres occupations que de vous élever. Toujours. Elle n'était pas une mère à tes yeux, seulement une femelle qui te permettait de survivre. Elle ne pouvait pas être une mère en étant toujours ailleurs sauf lorsqu'elle prenait le temps de vous laisser téter.
[...]
«Pourquoi t'es jamais là ? On est censé être tes enfants ! » Deux lunes. Tu avais tout simplement deux lunes à ce moment, quand tu t'étais imposé devant ta mère, les yeux emplis de révolte, ou d'un sentiment autre que tu n'aurais su expliquer, décrire, identifier. Déjà à cet âge, tu ne pouvais comprendre ce que les sentiments étaient. Ce n'était pas que tu ne les ressentais pas, c'était juste que tu ne les saisissais pas. C'était sans doute la seule fois que tu osas les laisser s'exprimer. « Mais qu'est-ce que je suis supposée en avoir à faire, moi ? Je vis ma vie, je vais pas laisser deux petits mioches me dicter ma conduite. J'ai jamais voulu vous avoir moi, vous êtes déjà chanceux que je vous aie nourris ! J'aurais pu vous laisser crever. - Comment ça ON devrait se montrer chanceux ? C'est plutôt toi qui devrais te compter chanceuse qu'on ne soit pas en mesure de te donner la correction que tu mérites ! Tu devrais pas nous parler ainsi, on reste tes enfants que tu le veuilles ou non, tu nous dois respect. -Je fais pas dans les sentiments, moi. Vous étiez indésirés c'est tout. Je vais pas faire semblant de vous apprécier alors que vous me rappelez juste ma liberté volée. Sachez que les sentiments sont pour les faibles.» Tu n'avais rien dit. Dès que ta soeur était intervenue, tu t'étais fermé la gueule. Tu n'avais pas su identifier cette tension dans ton corps, les yeux secs, ce vide que tu sentais sous tes pattes, mais tu savais que l'investigatrice d'un tel ressentiment était sans aucun doute ta mère. Cette féline qui n'était pas réellement ta mère, seulement ta génitrice. Tu avais regardé ta soeur sans rien dire et tu étais retourné te coucher. Tu avais décidé que ce combat n'en valait pas la peine et que cette génitrice ne changerait jamais, peu importe ce que vous feriez ou diriez. Zelda se disputa encore quelque temps avec Sily avant de venir te rejoindre et se coller contre toi. Zelda était la seule féline avec qui tu parlais vraiment parce que tu ne t'éloignais pas, tu n'aimais pas trop ça, aller ailleurs. Tu préférais seulement t'asseoir et attendre que soit Sily soit Zelda revienne. Sily pour boire et Zelda pour parler et jouer. Zelda n'était pas parfaite, mesquine, très franche et très vite à juger, elle n'avait pas la langue dans sa poche et elle pouvait être très irrespectueuse. Mais elle était ta soeur et elle, au moins, t'aimait réellement contrairement à Sily qui n'avait rien d'une mère. Indépendante, toujours partie, détestable, une féline qui ne cherchait que la drague, ne voulait que ça, se sentir importante et désirée aux yeux des mâles. Comme si c'était son oxygène. À quel point c'était pathétique ? Bien trop. Pour toi. Elle n'aurait sans doute jamais la moindre valeur à tes yeux, mais c'était elle qui en avait décidé ainsi en acclamant le fait que vous n'en aviez pas aux siens.
[...] «Dis, Lusion, on ne deviendra jamais comme les grands, comme elle, promis ? Il faut qu'on s'en sorte, qu'on soit mieux que ça, qu'on soit l'esprit du vent, libre comme lui, à faire entendre nos envies. - Alors on criera aussi fort que le vent en plein orage, on se fera entendre comme le tonnerre et on évitera de devenir à l'image de notre mère. Promis. Je me fiche que tu entendes des murmures qui te font peur, des bruits étranges qui te rendent nerveux, tu es mon frère, mon Lusion et ce sera toi et moi contre les autres.
Allongés sur le sol, sol trempé après la tempête, deux êtres qui espèrent. Toi et ta soeur, tout simplement. Deux êtres qui rêvent d'un monde dans lequel la considération aura un peu plus de chance de survie. Deux âmes survivant elles-mêmes dans ce monde, coupées des autres, solitaires qui restent dans leur coin en attendant le retour d'un être pas réellement aimé, mais dont ils dépendent. Vous n'étiez que ça. Et tu parlais, tu rêves, tu espérais. Avec Zelda, tu réinventais le monde à ta façon pour qu'il soit plaisant. Tu parlais, tu te mélangeais dans tes idées, les mots sortaient parfois d'une façon totalement différente de ce que tu pensais, mais elle t'écoutait. Elle fermait les yeux et s'apaisait au son de ta voix. Comme elle, elle chantait une mélodie pour que tu t'endormes. Zelda était ton monde. Ta soeur. Ton coeur. Tu comptais sur elle bien plus que tu comptais sur ta propre vie. C'était peut-être un peu trop intense comme attachement, mais elle était tout ce que tu avais, alors ça se comprenait sûrement un peu, au moins. Tu n'avais jamais voulu explorer vraiment, surtout parce que tu craignais de la perdre. Zelda. Ton seul repère. L'étoile de ta nuit. Parce que tu avais cette impression de toujours vivre dans la nuit, même lorsque le soleil se levait.
Sans elle, tu te retrouvais juste à être paumé, perdu, ne pas savoir quoi faire. Et tu ne supportais pas ce sentiment. Non, tu ne voulais pas te retrouver sans elle au final parce que tu savais à quel point elle était essentielle à ton bon fonctionnement. Tu te blottis contre elle affectueusement et tu ronronnas. Tu espérais qu'elle comprenne qu'elle était la seule chose que tu possédais et que tu ne supporterais pas qu'elle te laisse. Même s'il n'avait jamais été question de te laisser, de partir, de vous séparer. Tu avais cette tendance pessimiste à toujours imaginer le pire et tu ne pouvais pas t'en empêcher. Tu ne changerais pas. Même si pour le moment, vous n'aviez que trois lunes.
[...]
« Lusion, je ne veux pas qu'on devienne comme le monde, à toujours se contenter des règles ou tellement les snober qu'on oublie le monde autour de nous. Je veux qu'on réinvente l'âge adulte, qu'on soit éternellement des esprits libres, des chatons matures, des âmes en ébullition. Lusion, je t'en supplie, ne laisse pas la réalité nous happer et nous détruire, je ne veux pas que l'on change. Nous sommes bien, ici, toi et moi, dans nos idéaux que l'on se construit, dans nos constellations étoilées, nos rêves murmurés. Je veux que l'on reste tous les deux contre le monde parce que c'est tout ce qui est important à mes yeux. Lusion...» [...]
Un jour, Sily cessa de venir vous voir, cessa de vous accorder quelques précieuses minutes de son attention et fallait bien noter l'ironie palpable dans tes pensées. Tu pestas auprès de ta soeur, râlas et puis, vous vous mîtes à parler encore et encore, à vous perdre dans des désirs et des souhaits, des rêves. Tu t'endormis cette nuit-là avec la mélodie de ta soeur et à ton réveil, il n'y avait plus que toi et tes pensées. Un jour, Sily partit et une nuit, Zelda s'en alla. Tu te retrouvas seul. Tu avais alors 4 lunes. Et c'est à ce moment que tu commenças à errer, à bouger, explorer. À la chercher surtout.
Les jours passèrent. Tu mangeais la charogne que tu trouvais même si tu savais à quel point ça pouvait être dangereux, à quel point tu risquais un empoisonnement, mais tu ne savais pas chasser. La faiblesse prenait tout ton corps, sans parler que le sommeil ne venait pas : tu n'avais pas Zelda pour te murmurer la mélodie qu'elle avait inventé. Tu étais tombé à plusieurs reprises. Il fallait dire que manque de nourriture et de sommeil étaient un mauvais mélange pour le corps. Et tu dérapas, tu perdis pied et t'effondras. Ton corps tremblait, épuisé, tu n'avais plus de force. Le monde qui tournait autour de toi, tout qui semblait déformé. Ça t'effrayait. Tout autant que ces sifflements étranges qui se mêlaient à ce qui ressemblaient à un tapis de murmures que tu ne saurais pas expliquer ni même comprendre. Fermer les yeux. Se laisser tomber. Dérailler. Zelda n'était plus là. Tu étais seul.
[...]
Un tressaut de vie. Un souffle d'existence. Tu ouvris les yeux dans un espace clos aux odeurs agressives et envoûtantes. Mais tu te relevas rapidement, manquant par la même occasion de tomber. Aucun équilibre et pas la moindre once d'énergie, mais c'était l'adrénaline qui te faisait tenir. Une féline finit par arriver, souriante, douce. Calme. Tu ne la connaissais pas, mais tu pouvais sentir qu'elle était tout le contraire de ta mère, de ta soeur, l'énergie qu'elle dégageait. Tu reculas, sur la défensive, prêt à te battre, même si elle était bien plus grande que toi. Intrépide petit être. Tu voulais juste te défendre. « Respire. Je ne suis pas là pour te faire du mal, très cher. Je suis la guérisseuse du Clan de la Rivière et mon rôle est de soigner les membres de mon Clan ainsi que les chatons en détresse. Alors calme-toi et assieds-toi que je t'explique un peu le fonctionnement. Je suis contente que tu te sois réveillé aussi vite. » Tu la fixais, incertain, hésitant, mais tu ne répliquas pas et finis par t'asseoir comme elle te l'avait demandé. Tu l'écoutas te parler du Clan de la Rivière, des Clans en tant que tel, quand tu entendis cette mélodie. Sa mélodie. Douce mélodie qui te permettait de dormir auparavant, mais qui, maintenant, te rendait nostalgique et mélancolique. Plus rien n'existait en dehors de cette mélodie, tu perdais contact avec la réalité. Il n'existait plus que cette mélodie que te murmurait Zelda pendant la nuit. Cette mélodie finit par disparaître et il te semblait que tu venais d'être catapulter dans un monde dont tu ne voulais rien savoir. Tu étais un peu perturbé. « Je dois parler au meneur. Je reviens. » Tu te contentas d'hocher la tête. Lorsqu'elle revint, elle t'expliqua que tu allais rester dans le Clan si tu voulais bien parce qu'elle avait peur que tu ne survives pas en dehors, de toute façon tu étais bien trop jeune pour survivre sans personne, tu ne savais même pas chasser. Elle te demanda alors ton nom. « Lusion ». Elle eut un petit sourire. Ils allaient te garder au moins quelques jours en observation, dans la tanière de la guérisseuse, la sienne quoi, avant de prendre une véritable décision. Que tu puisses reprendre des forces parce qu'il leur semblait évident que ton corps ne durerait pas longtemps en dehors, seul. Tu ne dis rien. Tu ne savais pas quoi en penser et encore moins quoi dire alors tu préférais te taire. C'était ta logique. Si tu ne savais pas quoi dire, tu ne disais rien.
[...]
« Que tous les chats en âge de pêcher s'approchent du promontoire pour une Assemblée du Clan ! » Tu étais là, debout, le regard morne comme à ton habitude. Après un quart de lune, ils avaient décidé de te donner la chance d'intégrer le Clan. Ce que la guérisseuse ne disait pas, c'est qu'elle n'avait pas la moindre impression que tu saurais survivre si on te chassait du Clan. En un quart de lune, tu avais eu le temps de saisir l'essentiel du fonctionnement d'un Clan. Ainsi, quand on te demanda ton âge, tu sortis que tu avais six lunes bien que tu n'en avais que cinq. Tu ne voulais pas rester coincé dans la pouponnière. « Nuage d'Illusion sera ton nouveau nom et tu auras comme mentor Désillusion Apocalyptique.» Tu étais satisfait qu'ils aient gardé un écho à ton ancien nom. Et ça allait en accord avec ton esprit : tu étais une illusion, ta vie en avait été une. Tu appris à connaître ton mentor. Elle n'était pas la plus agréable, assez cynique et pas très patiente. Elle ne semblait pas se plaire dans un Clan, et tu ne comprenais pas pourquoi elle restait. C'est comme cette journée en rentrant de chasse, t'approchant du tas de gibier, quand tu entendis ce guerrier marmonner que c'était n'importe quoi de vivre dans un Clan et toi qui lui avais demandé pourquoi il restait, dans ce cas. Il n'avait pas su te répondre. Tu n'avais pas su le comprendre.
Ton mentor finit par être de moins en moins présente et ton entraînement prenait beaucoup trop de retard, mais tu ne râlais pas, tu encaissais, tu t'en fichais un peu au final. Tu ne sentais pas que chasser et te battre était pour toi. Mais tu t'y pliais. Tu avais déjà de la chance d'être là, dans le Clan. Après tout, parfois, en plein entraînement, la musique résonnait et tu ne pouvais rien faire d'autre que de tout arrêter pour l'écouter. Ou encore la panique qui était toujours là à cause des sifflements et des étranges murmures. Tu avais remarqué que tout ce qui pouvait éloigner la mélodie et apaiser ta nervosité face à ce que tu entendais, c'était l'effluve insistante qui se dégageait de la tanière de la guérisseuse qui n'avait toujours pas pris d'apprenti. Tu passais souvent lui donner une proie, sans pour autant te taper la discussion avec elle.
Ça prit quelques jours avant que tu ne réalises que tu n'avais toujours pas revu ton mentor alors que tu avais 9 lunes et une lune de moins en réalité. C'était un mensonge pieux. Ça ne te porterait pas préjudice et tu étais assez grand alors, c'était facile de croire que tu avais 9 lunes. Et ce n'était pas un grand écart non plus. C'était facile de mentir et tu ne culpabilisais pas. Concernant Désillusion, tu avais le sentiment que quelque chose clochait et tu ne pouvais pas expliquer pourquoi. Mais ce pressentiment fut confirmé lorsqu'on te réattribua un mentor parce que ton autre avait disparu. Cependant, entre temps, tu fis un face à face avec un renard alors que tu étais en pleine patrouille de chasse et ce renard eut le temps de t'asséner un bon coup de patte sur la hanche et tu manquas de te tordre la patte en tentant de fuir. Tu atterris de nouveau dans la tanière de la guérisseuse pour te soigner et entreprendre une convalescence. Et bien entendu, comme un malheur ne vient pas seul, après seulement une demi-lune, tu tombas malade. La saison des neiges. Tu n'eus pas le choix, ainsi, de rester un long moment dans ce gîte et tu écoutais attentivement la guérisseuse quand elle te parlait, expliquant comme ça ce qu'elle faisait, les plantes qu'elle utilisait et à quoi elles servaient. Tu trouvais ça bien intéressant. Ce fut lorsque tu entamas ta 14è lune que tu pus sortir de la tanière, le corps éprouvé par le manque de sommeil, par la maladie et une certaine malnutrition parce que tu ne pensais pas à manger la plupart du temps. Étourdissements. Hallucinations. L'après coup de ton mode de vie malsain. Mais tu tenais étrangement. Fallait croire que tu n'étais pas prêt à tomber. Enfin, la maladie t'avait forcé à te reposer. Et maintenant, tu étais remis sur pieds après 5 lunes de longue convalescence. Ça n'avait pas été si pénible. La guérisseuse était agréable. Mais il fallait reprendre le rythme, retourner dans le bain, reprendre l'entraînement. Ton corps avait de la difficulté à recommencer. Souvent, tu ne durais qu'une pauvre petite heure en dehors, une petite heure à te battre ou chasser et bien que tu apprenais rapidement, la mélodie venait toujours tout foutre en l'air.
[...]
« Zelda, c'est moi, Lusion, ton frère. Je sais pas trop où tu es ni même si tu es encore vivante en fait. Ça me.. perturbe je dois te l'admettre. J'aimerais un peu savoir ce que que je ressens, mais je suis paumé, sans toi y'a rien qui tourne rond. Je sais même pas pourquoi je dis tout ça, pourquoi je parle à voix haute comme ça, parce que tu ne m'entends pas je le sais et si on me voit, j'aurais l'air fou. Ça m'importe pas hein, je me fiche pas mal de ce que l'on pense de moi. J'pense qu'on me voit comme l'étrange apprenti qui vient de dehors et qui sera jamais vraiment le bienvenu dans le Clan. Et je peux les comprendre, je ne me sens pas à ma place non plus, mais je me sens nulle part à ma place. Sauf avec toi. Tu comprends, ça ? C'est toi mon monde et t'es partie sans rien dire et moi, je sais pas quoi faire. Je pense que j'échoue, en permanence, ici. J'échoue dans leur entraînement, ta mélodie me hante et fout toujours tout en l'air et je les désespère. Je ne deviendrais sans doute jamais un guerrier et si je suis encore ici, c'est sûrement grâce à la guérisseuse qui prend soin de moi dès que je tombe malade et c'est souvent ces derniers temps. J'y arrive pas, à dormir, sans toi, sans ta voix et les histoires que tu inventais et ça me fragilise énormément. Tu sais, la guérisseuse, elle dit que c'est sans doute un problème d'audition tous les bruits que je peux entendre. Et elle est inquiète. Elle a peur que ce problème cache d'autres problèmes qui ne sont pas trop apparents. Avec mon incapacité à dormir. J'aimerais lui dire que c'est parce que je ne t'ai pas près de moi, mais je ne parle pas beaucoup. J'ai toujours peur de mal faire, de dire un mot de travers. Il paraît que je n'ai pas de filtre et que ce n'est pas la chose la plus pratique du monde. Je n'aime pas la voir inquiète, je crois. Ça me perturbe, ça aussi. Je croise parfois son regard quand je vacille et je peux y voir une lueur qui me perturbe. Reviens. »
[...]
Tension. Appréhension. Quelque chose dans les airs qui n'annonçait rien de bon et qui laissait tous tes muscles tendus, et ton esprit hyper réactif. Tu craignais ce qui pourrait bien arriver avec cette atmosphère. Sursaut. « Nuage d'Illusion, viens j'ai besoin de te parler. » Tu suivis le meneur dans sa tanière, sans trop comprendre. Tu avais vraiment peur de ce qui allait suivre, et tu ne comprenais pas, et tu n'aimais justement pas ne pas réussir à saisir ce qui se passait autour de toi. « J'aurais vraiment aimé ne pas avoir à prononcer ces mots, mais la guérisseuse est venue me voir il y a deux lunes en me disant que si quelque chose était pour lui arriver, et bien, elle savait que c'était toi qui devais prendre le flambeau. Elle m'a assuré que c'était ce qu'elle sentait, que c'était la volonté du Clan des Étoiles. En général, on ne choisit pas un guérisseur qui n'est pas né dans le Clan, mais elle a toujours eu raison quand il s'agissait des désirs du Clan des Étoiles et je ne peux pas l'ignorer. » Tu ne parvenais pas à voir où il désirait en venir. En fait si, mais tu préférais l'ignorer. Tu ne voulais pas voir, tout simplement. « Elle a disparu. Tu dois prendre sa place. Tu as passé beaucoup de temps dans sa tanière et elle m'a dit qu'elle t'a déjà énormément appris et que tu démontrais une capacité à retenir excellente. Et elle n'avait pas d'apprenti. Tu étais celui qu'elle voulait à sa place, mais elle n'a jamais osé t'en parler. Et d'ailleurs, on va pas se cacher que tu as 23 lunes maintenant et que tu n'as toujours pas réussi ton évaluation. Tu es très vieux pour un apprenti et tes problèmes de santé entrent en contradiction avec le mode de vie d'un guerrier. Tu seras sans doute mieux dans le poste de guérisseur. - D'a-d'accord.. - La demi-lune est demain. Tu dois t'y rendre pour avoir l'assentiment du Clan des Étoiles. Si tu l'obtiens, dis-le moi et le tout sera rendu officiel. » Perturbé. Perdu. Épuisé. Tu ne savais pas quoi dire, quoi faire, tu ne pouvais pas refuser. Tu avais toujours apprécié la compagnie de la guérisseuse et tu ne savais pas ce qui était devenu d'elle. À croire que tous ceux que tu côtoyais finissaient par disparaître.
[...]
Marcher. Tu marchais en direction de l'espace où tu devais te rendre. C'était la demi-lune. Maintenant, tu faisais face aux autres guérisseurs qui te regardèrent. Ils avaient compris et tu te décidas de ne pas prononcer un mot. Tu te sentais clairement pas à ta place et totalement mal-à-l'aise. Tu t'installas et fermas les yeux. Soupir. Le monde se précipita alors et tu te sentis étourdi. Devant toi, soudainement, se matérialisa la guérisseuse et tu esquissas ton premier sourire depuis que tu faisais partie du Clan. Elle t'expliqua que le Clan des Étoiles acceptait ta place en tant que guérisseur du Clan de la Rivière et elle t'offrit ton nouveau nom : Réalité Illusoire. En référence à ton imagination peut-être un peu trop fertile.
[...]
Un jour, Miel des Arbres ne fut plus lieutenant. Tu ne parvenais pas à te souvenir si le meneur avait expliqué la situation, mais tu savais que c'était Pelage de Lait la nouvelle lieutenante et tu n'étais pas réellement souvent en contact avec elle. Mais elle devint rapidement cheffe, votre meneur se faisait vieux après tout alors.. il finit par mourir, lui aussi. Et toi, tu te sentais perdu. Encore plus qu'avant. Mais tu te disais que tu allais finir par t'y faire. Tu réussissais à assumer ton rôle de guérisseur, tu ne manquais pas de connaissances avec le temps passé auprès de l'ancienne guérisseuse et sa façon de toujours venir te voir après tes entraînements pour discuter, et te tester aussi, c'était comme un jeu entre vous, mais maintenant tu savais. Elle t'entraînait sans que ce ne soit officiel. La mélodie venait parfois. Quand tu étais en dehors de la tanière. Sans plantes pour te maintenir stimulé suffisamment.
Dernière édition par Réalité Illusoire le Jeu 9 Aoû 2018 - 6:27, édité 20 fois |
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