Coeur de Jais || Guerrier

Une nuit noire sans étoiles, une fraîcheur douce amère, quelques cris, des pleures. Tels étaient les mots qui définissaient la naissance de Petit Jais, l'unique chaton de Fleur d'Émeraude et Ciel d'Orage. Fleur d'Émeraude, affaiblie par la saison des neiges, donna sa vie pour celle de son fils devant l'effroi de Ciel d'Orage qui vit sa compagne s'éteindre lentement. Ce guerrier était connu pour son fort caractère que Fleur d'Émeraude avait su calmer. Mais elle n'était plus là...

Petit Jais était le reflet de sa mère mais c'était un chaton petit et frêle au grand désespoir de son père qui voulait que son fils soit un guerrier puissant et qui était en même temps torturé par sa ressemblance avec Fleur d'Émeraude. Il voulait lui interdire de jouer avec les autres chatons pour pouvoir l'entraîner dès son plus jeune âge. La reine qui allaitait Petit Jais s'interposa, affirmant qu'il n'était pas en âge de se battre alors Ciel d'Orage la blessa. Elle ne se manifesta plus jamais. Petit Jais eu un peu de répit pendant que son père subissait une punition pour avoir blessé une de ses camarades mais ce fut de courte durée. C'est ainsi que pendant toute sa jeunesse, il n'eu aucun ami -à part pour dire bonjour ou que ça allait- il était trop occupé à s'exercer pour rendre fier le père qu'il avait tant déçu.

Puis vint les 6 lunes, l'apprentissage, les ennuis continuent. Ciel d'Orage après maintes efforts et insistances auprès du chef de l'époque, réussi à devenir le mentor de son fils. Et on peut dire qu'il ne le ménageait pas, jours comme nuits il n'arrêtait pas de l'entraîner, l'incompétence de l'apprenti le mettait hors de lui. Nuage de Jais subissait sans rien dire, il ne pouvait se rebeller, il n'en n'avait pas le courage. Mais personne n'est incassable et à bout de souffle, il s'effondre de surmenage. Cette fois c'est le guérisseur qui prit sa défense, ça ne pouvait plus durer. Nuage de Jais eu un autre mentor et son père ne devait pas l'approcher pendant son apprentissage. Le jeune chat fut soulagé, il avait enfin un entraînement supportable.

Il devint plus sûrs de lui à ses 12 lunes et le voilà guerrier sous le nom de Cœur de Jais. Malgré ses faiblesses il a su tirer le meilleur de lui même pour en arriver là et prouver qu'il était avant tout loyal envers le Clan de la Rivière. Mais dans le cœur de Ciel d'Orage, une haine profonde le rongeait.

Un jour de pluie, alors que Cœur de Jais était guerrier depuis deux-trois lunes, son père et lui étaient dans la même patrouille. Les deux chats s'éloignèrent du groupe petit à petit et Cœur de Jais savait que son père avait deux mots à lui dire. Il finit par remettre en question son entraînement, ses compétences, tout ce qui faisait de lui un sois-disant guerrier. Le ton montait et s'en était trop pour Cœur de Jais. Il ne pouvait plus se contenir.

"J'ai toujours été qu'un incapable pour toi ! Jamais assez fort, jamais assez féroce. Avoue-le, tu me détestes depuis toujours ! Je te dégoûte chaque fois que tu me vois et tout ça parce que Fleur d'Émeraude est morte à cause de ma naissance !"

Puis il ne dit plus rien. Il venait de voir pour la première fois le visage de son père se décomposer. Cœur de Jais qui ne disait jamais rien en avait trop dit et il n'eu même pas la force de rattraper Ciel d'Orage qui s'était enfuit. Il tremblait comme un chaton qu'on venait de gronder. De retour au camp on le fixait, le regard interrogateur. Mais il restait silencieux. Cœur de Jais ne vit pas son père rentrer. Ciel d'Orage était introuvable. Certains pensaient que Cœur de Jais s'était vengé. Puis... plus rien. On retrouva son corps quelques jours après, sans aucun signe de vie, un filet de sang s'échappant de sa tête. Jamais il ne pourra se réconcilier avec son père, jamais il ne pourra avoir une bonne relation avec son père, toute sa vie il ne serait qu'un échec pour son père. Même au delà de la mort.

Depuis ce jour, Cœur de Jais ne voulait plus faire de reproche à qui que se soit, il n'en avait pas le droit et avait de peur de répéter les mêmes erreurs. Il n'avait plus aucune confiance en lui.